La situation du choléra en Afrique : 13 pays africains touchés
Sur la semaine du 27 février au 5 mars 2023, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) signale dans un rapport que 3835 cas suspects de choléra ont été signalés dans 13 pays africains, soit une baisse de 12,6% par rapport à la semaine précédente qui avait enregistré 4389 cas.
Le nombre de décès est également en baisse de 21,3%, atteignant 70 par rapport aux 89 décès de la semaine épidémiologique 8. La maladie affiche un taux de létalité de 2,1%. Malgré cette baisse relative, les épidémies de choléra continuent de sévir dans la région africaine.
Les experts soulignent que la situation est aggravée par les catastrophes naturelles telles que les cyclones, les inondations, la sécheresse et les conflits, ainsi que par les autres épidémies en cours telles que la variole, la polio, la rougeole et la pandémie de Covid-19. Le manque de ressources et les pénuries de fournitures médicales, y compris les kits de choléra et le vaccin oral contre le choléra, compliquent la riposte contre cette maladie diarrhéique causée par le Vibrio Cholerae dans plusieurs pays du continent.
Un think tank appelle à impliquer d’autres fournisseurs de vaccins, notamment chinois
La même semaine, le think tank Development Reimagined, basé en Chine, s'est penché sur la question du choléra (dans une publication du 2 mars 2023). Si dans son évaluation, le groupe de consultants revient sur les défis engendrés par le choléra dans le monde, en particulier en Afrique qui supporte le poids le plus lourd, il explique que la prévention passe par le vaccin anticholérique oral (VACO), en plus de l'amélioration des infrastructures d'assainissement et d'hygiène.
En soulignant l'inadéquation entre la production de vaccins choléra et les besoins des pays affectés, en particulier en Afrique (où les pays africains ont besoin d'au moins 18 millions de doses), le think tank appelle à une coopération accrue entre les États africains et les fabricants de vaccins, ainsi qu'à une accélération de l'approbation de nouveaux types de VACO par l'OMS.
Pour relever ce défi, "cela nécessitera donc des accords de fabrication supplémentaires entre les États africains et d'autres marques/fabricants de vaccins OCV, tels qu'OraVacs en Chine ; ainsi que l'OMS travaillant rapidement pour approuver davantage de types de vaccins OCV pour améliorer l'offre mondiale", souligne le groupe d'analystes.
À noter qu'à ce jour, il existe 7 types de vaccins anticholériques oraux (OCV) principalement fabriqués dans six pays par six entreprises : la Corée du Sud (Euvichol par EuBiologics Co.), la France (Dukoral par Valneva), la Chine (OraVacs par United Biotech), l'Inde (ShanChol par Shantha Biologics, une filiale de Sanofi-Pasteur, et HillChol par Bharat BioTech), le Vietnam (mORCVAX par Vabiotech) et les États-Unis (Vaxchora par Emergent BioSolutions).
Cependant, l'OMS ne considère pour l'instant que deux vaccins comme suffisamment efficaces pour être distribués dans ses programmes de santé mondiale - l'Euvichol sud-coréen et le ShanChol indien.
Marburg en Guinée équatoriale : toujours 11 cas pour 11 décès
En Guinée équatoriale, bien que la maladie de Marburg, déclarée officiellement par les autorités le 13 février dernier, ait une létalité maximale (de 100%), aucun nouveau cas n’a été confirmé. Les chiffres restent donc à 11 cas confirmés pour 11 décès, selon un dernier rapport de l’OMS.
À la date du rapport, 48 contacts ont été répertoriés et sont sous surveillance étroite, dont quatre sont devenus des cas suspects pour lesquels des échantillons sanguins ont été prélevés.
Pour rappel, voisine d’Ebola, la fièvre de Marburg est une maladie virale rare et grave qui se transmet par contact étroit avec les fluides corporels d'une personne infectée. "La vigilance doit être maintenue et les activités de réponse intensifiées", selon l'OMS.
La situation de la variole du singe (Mpox) en Afrique
Toujours dans son dernier bulletin sanitaire, l'OMS fait un point sur la variole du singe (Mpox) dans la région africaine. On note que 39 nouveaux cas confirmés ont été signalés au cours de la dernière semaine, portant le nombre total de cas signalés à 197 pour cette année, avec deux décès. Dans l'ensemble, les cas ont été signalés dans cinq pays africains différents, notamment la République démocratique du Congo (RDC), le Ghana et le Nigeria. La RDC a signalé le plus grand nombre de cas, avec un total de 419, suivie du Ghana avec 123 cas confirmés. Le Nigeria a signalé cinq nouveaux cas durant la semaine précédente, portant son total de cas en 2023 à 43. Bien que des pays tels que le Bénin, le Cameroun, le Congo, l'Égypte, le Mozambique, le Maroc, l'Afrique du Sud et le Soudan aient signalé des flambées en 2022, aucun nouveau cas n'a été signalé dans ces pays cette année.
Formation en télémédecine au Tchad
Au Tchad, un atelier de formation sur la télémédecine s'est tenu le 2 mars dernier, rapporte Le Journal du Tchad. C'était dans le cadre du projet intitulé "Améliorer la qualité des soins par la télémédecine dans les trois provinces cibles du projet", visant à offrir des soins de qualité à travers la télémédecine. Il s'agit d'un projet pilote sous la houlette du Programme national de la santé numérique du ministère de la Santé publique, financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
Le projet de télémédecine vise à réduire les inégalités d'accès à des soins de qualité en formant et en soutenant le personnel de santé dans la province de la Tandjilé. À terme, l'espoir est d'améliorer l'accès aux soins médicaux dans les régions les plus reculées du pays, dans un contexte d'infrastructures de santé souvent limitées.
La rougeole en Afrique du Sud
Depuis le début de l'épidémie de rougeole signalée en Afrique du Sud en octobre 2022, l'Institut national des maladies transmissibles (NICD) a confirmé 727 cas dans huit provinces, avec le pic de cas dans les provinces de Limpopo (255 cas), Mpumalanga (102 cas), North West (196 cas), Gauteng (107 cas), Free State (27 cas), Western Cape (10 cas), KwaZulu-Natal (17 cas) et Northern Cape (7 cas).
La maladie virale, très contagieuse, touche surtout les enfants, de 5 à 9 ans (42 %), de 1 à 4 ans (25 %) et de 10 à 14 ans (19 %). Les autorités sanitaires ont appelé la population à veiller à la vaccination de leurs enfants contre la rougeole afin d'endiguer la propagation de l'épidémie.
Source : Agence ecofin