« Cela a commencé comme ça à Buleusa », c’est ce qui se dit dans le territoire de Rutshuru. Depuis l’attaque de Kikuku par le NDC-Rénové de Guidon. C’était il y a dix jours. Une attaque contre une localité dans une zone traditionnellement contrôlée par les FDLR. Depuis fin novembre, le NDC-Rénové a lancé l’offensive contre les rebelles hutus rwandais, notamment à la frontière entre le territoire de Walikale et le Lubero.
S’en est suivi une vague de violences interethniques entre les communautés hutu et nandé à Buleusa, Miriki, Rusamanbo. On parle d’une centaine de victimes et de dizaines de milliers de déplacés. Après l’attaque de Kikuku, des dizaines de milliers d’habitants ont pris fuite suivant une logique communautaire. On parle d’une trentaine de morts.
Le déploiement de l’armée a permis un retour au calme. Mais voilà qu’à Kibirizi, ça a commencé par l’assassinat d’un membre de la communauté hutue. En représailles avant-hier, huit maisons nandés ont été brûlées. Il y a eu au moins dix morts, les Nandés par balle, les Hutus à coups de machette.
L’armée s’est déployée, la Monusco a envoyé un détachement brièvement pour s’enquérir de la situation après des coups de feu signalés dans la localité. « Il faut que le gouvernement provincial intervienne et que les FARDC et la Monusco patrouillent », disait un responsable local, craignant l’embrasement.