Pas question non plus de dialoguer avec les putschistes ou l’opposition en exil. « La seule voie vers la paix et la démocratie est d’arrêter et juger les conspirateurs où qu’ils soient », a affirmé le président burundais.
Quant à l’enquête indépendante réclamée par l’ONU suite à la publication de son rapport faisant état de viols, de tortures, d’exécutions et l’existence de possibles charniers, là encore, Pierre Nkurunziza n’a rien promis. « Le Burundi y est favorable, si le gouvernement donne son accord », a-t-il répondu. Mais pour lui, le génocide « est une affabulation ».
Tout au long de la journée, les autorités burundaises ont voulu montrer au Conseil de sécurité de l'ONU une image positive du pays. Les militants du parti au pouvoir ont été mobilisés massivement pour accueillir la délégation. Tout au long du parcours, ils avaient brandi des pancartes imprimées en anglais sur lesquelles on pouvait lire « le Burundi est un pays paisible » ou encore : « il n’y aura jamais de génocide au Burundi ».
« Bienvenue au Burundi, un pays différent de ce que vous en avez entendu dire », a poursuivi le président Nkurunziza en guise d'introduction à sa rencontre avec les représentants du Conseil de sécurité.
Après une nuit de violences qui ont fait trois morts et 13 blessés à Bujumbura, le Conseil de sécurité a rencontré des officiels Burundais, dont le premier vice-président. Ce dernier a confié qu’il partageait les préoccupations du Conseil et qu’il envisageait une forme de coopération avec l’ONU. Le Conseil a ensuite rencontré des membres de la société civile et de l’opposition encore présente à Bujumbura. Une opposition qui plaçait dans la visite de la délégation beaucoup d’espoirs.
Ces espoirs se portent maintenant sur le message que le Conseil transmettra ce samedi à l’Union africaine. Ses membres décollent ce soir pour Addis-Abeba.