Grands rassemblements dans les stades et sur les places publiques, achat d'espace de diffusion de message sur les antennes des medias privés : tous les supports de visibilité ont été mis à profit pour toucher les électeurs. Le seul objectif de ces candidats : remporter l'élection au premier tour.
A côté de ces favoris, les partis modestes se sont contentés de faire du porte à porte, organiser des caravanes dans les quartiers et quelques villes. Bon nombres de ces partis espèrent faire valoir leur poids en cas d'un second tour.
Débats sereins
Mais le point commun entre les différents candidats est leur volonté d'aller vers des élections apaisées. Ils l'ont tous rappelé à leurs militants et sympathisants. Aucun incident majeur n'est d'ailleurs à signaler, sauf quelques altercations verbales entre militants de partis politiques relatives aux affiches électorales.
Ainsi il faut chercher les coups bas et les petites phases assassines dans cette campagne, tant les débats ont été sereins et aimables. Le 25 novembre, Zéphirin Diabré n’a pas hésité à tacler sans le nommer Roch Marc Christian Kaboré, en critiquant ceux qui copient le programme de Blaise Compaoré. Kaboré lui a rendu la monnaie de sa pièce vendredi en stigmatisant ces libéraux qui se proclament sankaristes. Allusion à une phrase de campagne de Zéphirin Diabré.
Dans l’ensemble, les candidats se sont surtout attachés à expliquer leur programme dans un débat d’idée inédit au Burkina Faso et que l’ensemble de la presse a salué. Ces élections sont plus ouvertes qu’elles ne l'ont jamais été sous Blaise Compaoré et leurs résultats demeurent indécis.
Le putsch encore dans les esprits
Mais si tous les candidats plaident pour un scrutin apaisé, le risque de violences n’est pas à écarter. Le putsch avorté de septembre est encore dans les esprits et les autorités de la transition redoutent des actes de sabotage ou des violences. Aussi le couvre-feu a-t-il été maintenu.
A Ouagadougou et dans les grandes villes, la police multiplie les contrôles de jour comme de nuit et la gendarmerie a renforcé les patrouille sur les différents axes routiers. Les frontières terrestres sont fermées jusqu’au 1er décembre. Et 25 000 policiers, militaires, gendarmes et douaniers ont été mobilisés pour assurer la sécurité du scrutin. Même les vétérans de l’armée ont été appelés à donner un coup de main.