La ville de Kerawa, situé dans l'extrême nord du Cameroun, non loin de la frontière avec le Nigéria, vient d'en faire la douloureuse expérience, deux attentats à la bombe viennent d'anéantir son centre névralgique.
Au total 30 personnes aurait perdu la vie et 141 personnes seraient blessés, le bilan reste provisoire. Le marché de Kerawa a été secoué par une première détonation aux environs de 11h00 (10h00 GMT) et la deuxième est survenue « à 200 mètres du camp militaire faisant 10 morts et une centaine de blessés», a précisé un policier, sous couvert de l'anonymat.
«Alors que les blessés étaient évacués à l'infirmerie du Bataillon d'intervention rapide (BIR, unité d'élite de l'armée), une jeune femme qui se passait pour une accidentée s'est à son tour faite exploser».
La veille, cette fois dans la localité de Doublé, une offensive également attribuée à Boko Haram a fait trois morts dont le chef du village, les assaillants ayant par ailleurs emporté du bétail.
Pourtant, selon le directeur de publication du bihebdomadaire régional L'œil du Sahel, Guibaï Gatama, 10 membres de la secte, armés de fusils AK 47, ont ensuite été arrêtés dans la matinée par les forces camerounaises et tchadiennes aux environs de la ville de Fotokol, située à un jet de pierre du lieu de l'assaut.
La région reste sous haute tension, cinq attentats-suicide l'ont meurtri au cours du mois de juillet, faisant une cinquantaine de morts.
En parallèle, pour répondre à cette recrudescence, l'armée nigériane a déclaré jeudi avoir réintégré quelque 3000 soldats accusés d'actes d'insoumission dans son armée pour lutter contre Boko Haram.
Le porte-parole de l'armée, le colonel Sani Usman, a précisé à la presse à Abuja qu'un total de 5000 dossiers avaient été examinés et que sur ce nombre 3032 soldats avaient été graciés et réintégrés.
"Ils ont montré qu'ils étaient prêts à retourner au combat contre les insurgés et ont débuté un nouvel entraînement", a-t-il dit.
De son côté, le Président Muhammadu Buhari a promis de mettre un terme à Boko Haram et à ses massacres. Mais depuis on investiture, le 29 mai 2015, l'insurrection armée a fait plus de 500 morts, surtout pendant la période du mois de Ramadan dernier, où elle n'a pas hésité à abattre des fidèles qui priaient à la mosquée.
El hadji Coly pour Cameroonvoice