Le pays de Thomas Sankara vient d’administrer au monde une magistrale leçon de maturité politique et de démocratie.Les Burkinabés, refusant à Blaise Compaoré le droit de modifier la constitution à son avantage, l’ont d’abord, purement et simplement, chassé du pouvoir.
Après son départ, un Gouvernement de Transition a été mis en place, comme en Centrafrique. Mais des fidèles de l’ancien chef de l’état ont tenté un coup de force pour interrompre la Transition. Là encore, la population a envahi la rue pour empêcher le coup de force. Et les élections ont pu être organisées.
Malgré les heurts violents et les morts, malgré les tentatives de Blaise Campaoré, depuis la Côte-d’Ivoire où il est réfugié, pour revenir au pouvoir, le Gouvernement de la Transition burkinabé a donc réussi à mener le pays à des élections libres et crédibles.
CENTRAFRICAINS ! ALLEZ, VOUS AUSSI, AUX ÉLECTIONS AVEC LA FAROUCHE VOLONTÉ DE SORTIR VOTRE PAYS DU CHAOS !
Les Centrafricains devraient observer ce qui vient de se passer au Burkina Faso avec la plus grande attention et s’en inspirer. Le temps est court, certes. Mais la volonté de bien faire, de sortir le Centrafrique de la longue nuit, pourrait être plus forte que toutes les embûches et les pièges tendus par ses ennemis.
Car tous les Centrafricains ont la farouche volonté d’abréger les souffrances qui assaillent leur pays depuis si longtemps. Toutes les forces vives de la nation bantoue doivent avoir pour impératives préoccupations, la réussite des élections et la gestion de la situation post-électorale, car les difficultés ne manqueront pas.
L’intelligence en politique, c’est une grande part de pragmatisme. Même si les autorités de la Transition n’ont pas été en mesure d’accomplir leurs missions régaliennes, même si la prolongation de leur mission par les États de l’Afrique Centrale ressemble à un coup de force, tous les Centrafricains doivent rester unis derrière les autorités actuelles, pour que les élections se passent de manière exemplaire.
La leçon de fraternité, de paix et de réconciliation, que vient de donner le Souverain Pontife à Bangui, oblige toute la population à se mobiliser pour que les élections se déroulent dans la sérénité, la crédibilité et la concorde. Comme l’a si bien martelé le Pape : « …Centrafricains, résistez à la peur des autres, abandonnez vos instruments de mort… Il ne faut pas avoir peur de l’autre, en fonction de sa religion ou de son ethnie…Aimez l’ennemi pour vous prémunir de la tentation de la vengeance et de la spirale des représailles sans fin… » Le voyage du Pape en Centrafrique ne doit pas être un feu de paille. Il doit annoncer la naissance d’un nouveau Centrafrique.
Hommes et femmes du peuple et de la société civile, responsables politiques de tous bords, le temps est venu de démontrer votre patriotisme. D’oublier le passé calamiteux de votre pays. De respecter le verdict des urnes et la démocratie. D’œuvrer au surgissement d’un pays exemplaire pour l’Afrique !
P.S. : la pléthore de candidats, pour un pays d’environ 4 500 000 habitants, frise le ridicule. Ce n’est pas un jeu. Il s’agit de l’avenir d’un pays. En plus, qui peut dire, si les candidats, comme l’exige la démocratie, ont pu circuler librement dans tout le pays pour faire campagne ? Ce sont là des sources de préoccupations pour tous ceux qui souhaitent respecter les règles élémentaires de la démocratie.