Ces déplacés sont issus des quartiers encore occupés par des ex-Séléka, notamment les hommes du général Ali Ndaras, ceux du général Joseph Zoundeko et des milices à majorité chrétienne communément appelées Antibalakas. Leurs conditions de vie sont déplorables.
Ils manquent de nourriture, de soins appropriés surtout que la crise sécuritaire a complètement paralysé la localité. Les paysans ne vont pas souvent au champ. Les plantations sont aujourd'hui envahies par des hautes herbes.
La vie se limite qu'à Bambari centre car les combattants ne sont pas encore désarmés. D'ailleurs, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bambari est toujours logé à la gendarmerie.
« Je vis avec toute ma famille sur le site ALTERNATIF depuis le 05 décembre 2014. Mais jusqu'à présent , avec mes 9 enfants et mon mari , on ne peut plus regagner notre quartier Madjou-Ouaka. Notre maison a été complètement détruite, » , explique une mère de famille.
A Bambari, la ville sans arme instaurée depuis plusieurs mois par la MINUSCA n'a aucun impact sur les ex combattants. Ils se promenent librement et érigent toujours des postes de contrôle. Tous les véhicules de voyage qui passent paient des taxes en fonction de leur surcharge. Cette situation fait que certains déplacés sont loin de regagner leur domicile.
Marteau
« On ne peut pas vivre avec des hommes en armes, » déclare Joseph, père de famille de dix enfants. Pour lui, le désarmement des ex combattants reste une condition sine qua none pour le retour des déplacés à leurs domiciles.
Bambari fait partie des villes les plus touchées par la crise sécuritaire depuis 2013 en Centrafrique. Les réalités du terrain sont telles que cette région de la Ouaka reste totalement paralysée. Seuls les ex combattants circulent librement dans la localité.
Certains habitants qui ont fuit les exactions entre ex seleka et antibalaka il y 'a de cela au moins deux ans aujourd'hui sont restés encore en brousse. Les femmes enceintes accouchent à même le sol. Les déplacés massés à 12 km à l'entrée de Bambari se disent abandonnés par les humanitaires. Ils ont l'impression d'être pris au piège, entre le marteau et l'enclume.