L’exemple le plus emblématique de cette intelligence, cette efficacité, cette sincérité, cette éthique et ce sens des responsabilités est celui de Nelson Mandela qui, après la lutte armée contre le pouvoir de l’Apartheid et de longues années de prison, a su saisir ces opportunités pour atteindre ses objectifs essentiels au service du bien-être et de la liberté de tout le peuple « arc-en-ciel » de la nouvelle Afrique du Sud, avant de se retirer du pouvoir politique et économique, après seulement un mandat présidentiel, pour laisser d’autres leaders poursuivre et améliorer l’œuvre de la libération politique, économique et morale de ses frères victimes chez eux durant des siècles de l’oppression,du racisme, de l’Apartheid, de l’esclavage et de la misère.
C’est cette intelligence, cette efficacité, cette sincérité, cette éthique, ce sens des responsabilité qui manquent si cruellement à beaucoup de leaders des oppositions africaines aux pouvoirs forts qu’ils prétendent combattre, mais au fond qu’ils ne font qu’envier, que l’opposant historique au pouvoir cinquantenaire togolais, Gilchrist Olympio, a su théoriser de manière imagée et parlante dans un meeting populaire dans la banlieue de la capitale togolaise, à Aflao-Sagbado, en novembre 2011, un an et demi après « la paix des braves » que son parti a signée avec le pouvoir togolais au bout d’un long dialogue, en expliquant à ses auditeurs dans leur langue maternelle principale : « Nous avons utilisé toutes les méthodes possibles sans parvenir à renverser ce régime. Nous nous sommes alors dit qu'il est important de changer de stratégie… Nous avons joué du pied gauche puis du droit sans jamais parvenir à marquer le but. Nous avons voulu faire le forcing en recourant à des armes. Toujours, c'est le fiasco. Finalement, nous nous interrogeons à savoir ce qui peut être fait dans le sens de l'avancement du pays. Nous disons qu'à défaut d'avoir le pain complet, on peut accepter la moitié tout en réfléchissant à comment entrer en possession de la totalité ».
Compte tenu de l’actualité de la sixième table de dialogue national convoquée par le Président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo « pour une Guinée Equatoriale meilleure », puissent ces réflexions sur l’intelligence, l’efficacité, la sincérité, l’éthique et le sens des responsabilités interpeller et inspirer tous les opposants au pouvoir équato-guinéen, tous ceux qui ont honoré l’invitation à la table du dialogue, comme tous ceux qui n’ont pas su saisir cette opportunité d’apporter leurs contributions concrètes « pour une Guinée Equatoriale meilleure », préférant pour certains rester des éternels rêveurs et des comploteurs instrumentalisés par des « ennemis racistes de la Guinée Equatoriale émergente », et pour d’autres noyer dans l’oisiveté, l’alcool ou d’autres vices leur incapacité à gouverner un jour la Guinée Equatoriale pour accroître réellement le bien-être et la liberté du peuple équato-guinéen.
Par : Pascal Kossivi ADJAMAGBO
Professeur à SORBONNE UNIVERSITE
Président du CUEPA (Conseil des Universitaires et experts Panafricains),
Président du MPL (Mouvement du Peuple pour la Liberté au Togo)