Le kleptocrate en chef n’avait pu faire mieux que ses précédents émissaires (Kiki, Ondongo, Bouya) et n’était rentré de ce voyage qu’avec des broutilles destinées à amuser la galerie… Pour preuve le pays est encore totalement à sec ! Les entreprises locales qui espéraient encore des règlements hypothétiques ferment les unes après les autres. Les licenciements s’accélèrent dans le secteur privé et les salaires des fonctionnaires ne seront pas encore payés cette fin de mois de Juillet. Certains cumuleraient des arriérés de 4 ou 5 mois… Les seuls commerces qui prospèrent sont ceux des armes et des jets privés à l’usage du petit clan familial ; et toujours pas d’un Bokamba Yangouma de service 1990, version 2016, pour lancer un mot d’ordre de grève générale pour des travailleurs qui pointent encore au boulot sans contrepartie financière ; esclavage modernisé au Congo des Nguesso …
Jamais deux sans trois. Le tyran avait conduit le Congo une première fois à la quasi-faillite, à la fin des années 1980. Ce qui amena au début 1991 la Conférence Nationale. La ruine et la destruction apparurent avec sa guerre civile déclenchée le 5 juin 1997 au matin, au prétexte que des chars l’avaient dérangé dans son sommeil. Aujourd’hui, nous y sommes pour une troisième fois ! Trente mille milliards de FCFA (30.000 milliards de FCFA), convertibles ou pas en Yuan, ont disparu dans les poches des rejetons, neveux et gendres. Ce pays riche de pétrole, de forêts et de minerais a été poussé à la ruine complète et à la cessation de paiements pour avoir enrichi un petit clan de très grands voleurs qui n’ont laissé que des dettes !
Dans le tintamarre des accords conclus à Pékin, les Dépêches de Brazzaville, très provocantes comme à leur habitude, avaient fait leurs choux gras de la convertibilité du Yuan en FCFA. Elles titraient : « Denis Sassou N’Guesso met le yuan chinois au centre des transactions dans la zone Franc ». Réponse du berger-putschiste à la France-bergère qui tardait à reconnaître sa réélection… ? Ou bien, l’instituteur Sassou Nguesso n’avait pas bien retenu les leçons particulières d’économie délivrées à domicile par le professeur Dominique Strauss Kahn ?
«… Prenant de court Paris et la réunion de la zone Franc qui concourent à la prise de décisions entre la France et ses ex-colonies entérine(sic). Nous sommes aux prémices d’une nouvelle culture monétaire en Afrique centrale. L’éclaireur Denis Sassou N’Guesso devrait convaincre ses homologues… »
Bien entendu le tyran, qui n’avait jamais éclairé quiconque, n’a convaincu personne ; et Pigasse-Pravda, devenu censeur fort à propos, a effacé toute trace de cet article-pamphlet de son « journal officiel ». L’initiative visait tout autant à dynamiter la zone franc Afrique qu’à contourner les contrôles du Trésor Public français, du FMI et la Banque Mondiale.
Dans le même temps lors de la réception du 14 Juillet à la Case de Gaulle, par on ne sait quel tour de magie, ou de passe-passe, et passant outre ce dernier coup tordu, la France bonne fille, fine diplomate ou totalement niaise, cédait sur le long chapitre de non modification de la Constitution, sur le Référendum, sur les élections truquées et sur l’emprisonnement d’une bonne centaine d’opposants, dont le Général Mokoko et le Franco-Congolais Modeste Boukadia. Par la voix du Chargé d’affaires par intérim à l’Ambassade de France, Franz Coïdan (ex-1er Conseiller de l’Ambassadeur de France Jean-Marc Simon), devant un Jean Dominique Okemba, Chevalier de la Légion d’Honneur comme Jean Yves Ollivier, déclarait :
« Nouvelle République, nouvelle Constitution, nouvelles institutions, nouveau gouvernement avec, à sa tête, un premier ministre ; nouveaux défis, nouveau départ politique avec des accents vers plus de rigueur, vers la diversification de l’économie, vers l’emploi, vers la jeunesse. Voici le paysage qui s’offre à nous et dans lequel notre coopération est appelée à s’inscrire ».
Bigre ! Quel déluge de complaisances pour un pouvoir malfaisant complètement à la dérive ! Pas un mot qui fâche ! Rien sur le Saint-Cyrien emprisonné, ni sur un éventuel dialogue à favoriser comme le Quai d’Orsay allait le faire, quelques jours plus tard, à Paris pour Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi.
Pour ne pas rester à la remorque dans l’éloge du tyran, le vendredi 22 juillet le représentant spécial-adjoint du Secrétaire général de l’ONU en RDC chargé des questions humanitaires, le Dr. Mamadou Pethe Diallo, déclarait : « La MONUSCO encourage toute initiative visant à amener les Congolais autour d’un dialogue pour les élections apaisées en RDC ». Il a ainsi démenti les informations qui circulaient sur les medias congolais accusant l’ONU d’avoir dit «non au pré-dialogue initié par le président Denis Sassou Nguesso…….. dans la mesure où le respect dont il jouit, son aura, son expérience et son dévouement ne sont plus à démontrer, pour trouver la solution africaine aux crises africaines. »
« Son implication dans la recherche de la paix dans la région de l’Afrique Centrale et plus loin dans toute la région africaine sont les choses qui sont connues et appréciées au-delà des frontières de la République du Congo Brazzaville», avait poursuivi M. Diallo.
« Respect… aura… dévouement… connues et appréciées au-delà des frontières du Congo Brazzaville ! » Nul n’est prophète dans son pays et ce bon Dr. Mamadou Diallo, pour nous l’apprendre, avait été nommé à l’ONU par un Alpha Condé officiellement débiteur de notre République ; pour un montant de 50 millions de dollars qu’il a déclaré ne pas vouloir rembourser… !
A ce prix, il n’y a plus de limites dans le panégyrique. Bill Clinton, n’eût été son épouse Hillary, serait venu à Brazzaville contractuellement déclarer son compliment, au tyran, pour 650.000 USD en 2012.
Denis Sassou Nguesso avec son trésor de guerre peut bien payer qui bon lui semble pour pousser la chansonnette de louanges. Comme nous n’avons cessé de l’écrire, l’extrême richesse volée finira un jour prochain par se retrouver face à face avec l’extrême pauvreté que cette dernière a générée. Les bonimenteurs de toutes couleurs et de tous horizons ne serviront plus à rien. Les petits et grands voleurs seront seuls devant la plus grande armée du Congo : celle des parias ! Les pauvres, les affamés, et les maltraités !