
Puis, à « 9h15 exactement », assure Jean-Gustave Ntondo, un hélicoptère est revenu : « Là, c’était différent. Il y avait un militaire avec un fusil mitrailleur à la portière. Cette fois, l’hélicoptère était beaucoup plus bas. Pendant qu'il pilonnait avec des obus, le militaire qui était à la portière tirait avec son fusil mitrailleur », raconte-t-il.
Plusieurs sources rapportent que Mayama, l'autre base du pasteur révérend Ntumi, qui abrite notamment une école et un hôpital, a été touchée. On ne sait pas quels sont les dégâts à l'heure actuelle.
« Le gouvernement de la République a perdu toute raison »
Guy-Brice Parfait Kolelas, arrivé deuxième à l'élection présidentielle et député de Kinkala, la capitale du Pool située non loin de Soumouna, condamne ces « bombardements ». Il dit en avoir été alerté tôt ce matin par ses administrés.
« On m’a confirmé qu’il y a eu pilonnage à Soumouma, puis à Mayama. Les populations sont inquiètes, affirme Guy Brice Parfait Kolelas. Moi je crois que le gouvernement de la République a perdu toute raison. Car on ne fait ça qu’après enquête et s’il y a vraiment danger. Mais là, le ministre de la Communication nous a bien dit que les enquêtes continuaient… Pendant une enquête en cours, on fait survoler les hélicos pour aller tirer ? Ça me rappelle des souvenirs, lorsque les populations du Pool fuyaient. Ils sont restés des années en forêt. C’est ce que nous voulons éviter. »
Aucune confirmation du gouvernement
Dans un communiqué, Charles Zachaire Bowao, le président de l'IDC Frocad, la principale plateforme de l'opposition congolaise, évoque une « forfaiture » et condamne des « bombardements à l'arme lourde ». Il demande à la communauté internationale de créer les conditions d'un dialogue politique dans le pays en vue d'une sortie de crise. En début de journée, Abdoulaye Bathily, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique centrale, s'était dit « vivement préoccupé » et appellait toutes les parties prenantes à « faire preuve de retenue » pour préserver les « acquis obtenus à la suite d'une longue et difficile période d’instabilité qu’a connu le pays » et « dont il tente encore de se remettre ».
Pour l’instant, ni le porte-parole du gouvernement, ni celui de la police congolaise n'ont été en mesure de confirmer ces bombardements.