"Je serai candidat. (...) J'ai senti un appel du peuple et j'ai décidé de franchir le Rubicon", a déclaré le général Mokoko, joint au téléphone à Bangui.
"J'ai une bonne connaissance du pays, de ses défis et de son histoire", a ajouté l'officier sexagénaire, affirmant vouloir "proposer des projets et beaucoup de reformes", en cas de victoire, sans s'étendre sur son programme.
Ancien chef d’état-major des armées du Congo de 1987 à 1993, passé par l’École supérieure militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan en France, le général Mokoko est représentant spécial de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) en Centrafrique.
Il dit avoir démissionné le 3 février de son poste de conseiller du président Sassou Nguesso chargé des questions de paix et de sécurité, qu'il occupait depuis 2005.
Le général Mokoko passe pour être un de ceux qui avaient convaincu M. Sassou Nguesso d'ouvrir le pays au multipartisme en 1992 et est aujourd'hui le huitième candidat à s'être déclaré pour l'élection présidentielle du 20 mars, à laquelle se présente M. Sassou Nguesso.
La candidature du chef de l’État a été rendue possible par un changement de constitution ayant fait sauter les deux verrous constitutionnels qui lui interdisaient de briguer un troisième mandat. La nouvelle loi fondamentale a été promulguée en novembre après son adoption fin octobre lors d'un référendum boycotté par la quasi-totalité de l'opposition, qui en a rejeté les résultats.
Né en 1943, M. Sassou cumule près de 32 ans à la tête du Congo, qu’il a dirigé sous le règne du parti unique entre 1979 et 1992. Revenu au pouvoir au terme d'une guerre civile en 1997, il a été élu en 2002 et réélu en 2009.