
Pour Francis Akindès sociologue, coordinateur de cette étude : « Les jeunes commencent par se mettre au cœur de cette violence parce qu’il y a des facteurs favorables. C’est des jeunes qui ont du mal à s’autonomiser qui, à partir des quartiers précaires, s’organisent pour arracher à la société, ce qu’ils considèrent être leur part que l’on ne leur reverse pas. Ca, c’est le discours des “microbes”, qui sont des gangs de jeunes entre 10 et 16 ans, 18 ans au maximum ».
Le système répressif peut riposter dans l'urgence à la jeune criminalité urbaine, mais la prévention est l'unique moyen de se prémunir contre une criminalité plus grave qui menace depuis peu la Côte d’Ivoire, selon Francis Akindès : « La radicalisation, qui conduit à des actes jihadistes, prospère dans des environnements comme ceux dans lesquels évoluent ces jeunes. Or, ces jeunes, leur vie ressemble à leur mort, ils sont dans des dispositions d’esprit à s’engager dans ce type de mouvement. Si on n’encadre pas tout de suite ces environnements et que l’on ne met pas en place des mécanismes de prévention, il va falloir aller très vite pour espérer l’endiguer. Sinon elle va se transformer ».
Travail de prévention des pouvoirs publics pour endiguer une violence encore plus destructrice, tant que des jeunes désœuvrés et déscolarisés seront livrés à eux-mêmes en Côte d'Ivoire, la violence urbaine ne faiblira pas conclut les sociologues.