
L'avion reliant Paris au Caire s'était abîmé en Méditerranée avec 66 occupants à son bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français, pour des raisons encore indéterminées. Au-delà des débris, il est donc urgent de retrouver les boîtes noires qui permettront de comprendre ce qui s'est réellement passé ce 19 mai aux alentours de 2h29 du matin, moment où l'avion a disparu des radars. Ces boîtes noires cesseront d'émettre le 24 juin prochain, selon la Commission d'enquête égyptienne.
On ignore pour l'instant quelles parties de l'avion ont été repérées et si les deux enregistreurs de vol, qui reposent par 3.000 mètres de fond, se trouvent à proximité. “Une fois que les débris ont été identifiés comme appartenant à l'avion recherché, l'étape suivante est de faire une cartographie de la zone pour retrouver les boîtes noires. Elles sont souvent situées dans la queue de l'appareil, il faut parfois soulever des parties de l'avion pour les localiser”, souligne Paul-Henri Nargeolet, spécialiste des grands fonds marins et ex-coordinateur de la campagne de recherches du vol AF 447 entre Rio et Paris. “Et lorsque les boîtes noires sont retrouvées, elles sont filmées en permanence pour qu'il n'y ait pas de contestation possible sur les enregistrements ; d'abord par le ROV (le Remoted Operated Vehicule - le sous-marin téléguidé en mesure de récupérer des objets à plus de 5.000 mètres de fonds, ndlr) puis par les enquêteurs une fois qu'elles sont remontées”, indique celui qui a déjà travaillé avec les fondateurs de Deep Ocean Search. “Parallèlement, d'autres morceaux de l'appareil peuvent être également remontés à la surface, comme des vérins qui ne seraient pas dans des positions habituelles, ce qui donneraient des indications sur les circonstances du crash de l'appareil. Puis le BEA peut décider ou non de remonter d'autres parties de l'appareil”, ajoute-t-il
De nombreuses zones d'ombre
Le John Lethbridge, qui a rejoint l'Égypte le 9 juin, est notamment équipé d'un robot sous-marin capable de localiser et récupérer à grande profondeur les boîtes noires. Par ailleurs, un bâtiment de la Marine française, le Laplace, avait détecté le 1er juin dernier le signal de l'une d'elles entre la Crète et la côte nord de l'Égypte.
Si beaucoup de mystères demeurent à propos de cet accident, les enquêteurs égyptiens avaient affirmé il y a une semaine que l'appareil avait effectué un virage de 90 degrés à gauche puis de 360 degrés à droite avant sa chute. L'hypothèse de l'attentat, initialement mise en avant par l'Égypte, a cédé du terrain au profit de celle de l'incident technique: des alertes automatiques avaient en effet été émises par l'appareil deux minutes avant sa chute, signalant de la fumée dans le cockpit et une défaillance de l'ordinateur gérant les commandes.