L'Espagne est bien un pays dont la main gauche ignore ce que fait la main droite.
Prenons un exemple concret. Qui sait qu'entre 2015 et 2017 l'Espagne a vendu pour 1 200 millions d'euros de matériel militaire à la coalition dirigée par l'Arabie Saoudite qui est en guerre au Yémen ? Les diplomates espagnols sont parfaitement au courant du calvaire effroyable qu'endurent les populations civiles yéménites.
Mieux encore, après l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d'Arabie Saoudite d'Istanbul, qui a provoqué la mise au ban du prince héritier Salmane par la communauté internationale, l'Espagne a discrètement fait savoir à l'Arabie Saoudite qu'elle lui livrerait bien 400 bombes à guidage laser pour ne pas mettre en danger un contrat de cinq corvettes d'une valeur de 1 800 millions d'euros.
Le Parlement espagnol, PSOE et PP parlant d'une seule voix, ont en outre rejeté une motion voulant mettre un terme aux ventes d'armes à l'Arabie Saoudite après l'assassinat du journaliste.
Plutôt que de se répandre en médisances sur la Guinée Equatoriale, les médias espagnols feraient mieux d'enquêter sur le goût immodéré pour les ventes d'armes de leur pays à des Etats qui bafouent les droits de l'homme. Aux dernières nouvelles, la Guinée Equatoriale n'est en guerre nulle part sur la planète et aucun journaliste n'a été assassiné dans un de ses consulats à l'étranger.
G.CADEMO