Paris a livré au Caire des armes de guerre (de 2010 à 2016 les ventes sont passées de 39,6 millions à 1,3 milliard d’euros, assurent les ONG) mais aussi les logiciels et le matériel informatique permettant « la mise en place d’une architecture de surveillance et de contrôle orwellienne, utilisée pour briser toute velléité de dissidence et de mobilisation ». Le rapport cite notamment « des technologies de surveillance individuelle, d’interception de masse, de collecte des données individuelles et de contrôle des foules (…) qui ont conduit à l’arrestation de dizaines de milliers d’opposants ou de militants ».
L’UE contre les exportations
« Si la révolution égyptienne de 2011 avait été portée par une génération Facebook ultra-connectée ayant su mobiliser les foules, la France participe aujourd’hui à l’écrasement de cette génération via la mise en place d’un système de surveillance et de contrôle visant à écraser dans l’œuf toute expression de contestation », a accusé Bahey Eldin Hassan, directeur du CIHRS.
Les ONG rappellent que le 21 août 2013 le conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) déclarait que « les États membres ont décidé de suspendre les licences d’exportation vers l’Égypte de tous les équipements qui pourraient être utilisés à des fins de répression interne ».
Une enquête parlementaire demandée
« Au moins huit entreprises françaises, encouragées par les gouvernements successifs, ont au contraire profité de cette répression pour engranger des profits records », accusent les ONG. Elles réclament « aux entreprises et aux autorités françaises la cessation immédiate de ces exportations mortifères » et demandent « la mise en place d’une enquête parlementaire sur les livraisons d’armes à l’Égypte depuis 2013 ».
20 Minutes avec AFP