Il s’agit de la 14ème mission que le Conseil de sécurité va effectuer République Démocratique du Congo, pour s’enquérir des préparatifs des élections qui, selon le dernier calendrier de la CENI, auront lieu le 23 décembre 2018.
La visite de cette délégation onusienne intervient à deux mois des scrutins tant attendus. Surtout que le mandat du président Joseph Kabila a expiré depuis le 19 décembre 2016. Ce qui fait que la RDC est tombée depuis cette date dans une instabilité politique dont les conséquences néfastes se font déjà sentir au niveau de la sous-région.
Cette énième visite du Conseil de Sécurité est donc la preuve que la communauté internationale suit avec une grande attention la situation politique que traverse la RDC. Cela, malgré les manœuvres dilatoires des autorités de Kinshasa qui continuent à s’opposer à l’appui logistique que la Monusco est disposée à offrir pour la tenue des élections crédibles et apaisées en décembre prochain.
Nous espérons que la mission qui arrive permettra aux membres du Conseil de Sécurité de toucher du doigt l’ampleur de la crise politique, économique et sociale qui frappe la RDC à cause du retard accumulé par Kinshasa pour organiser des élections qui devaient déjà avoir lieu en 2016 « , a martelé Me Katende dans un message publié sur son compte Facebook. Outre des entretiens avec les officiels et des acteurs politiques, la mission rencontrera également les acteurs clefs de la société civile qui vivent au quotidien les conséquences négatives de la crise qui sévit en RDC.
Les Congolais qui aspirent à des élections crédibles espèrent que la délégation du Conseil de sécurité qui arrive prendra une position claire sur la machine à voter et le fichier électoral défectueux sur base desquels la CENI tient à organiser les élections de décembre 2018. » Les membres de cette mission doivent savoir que les élections qui seront organisées avec la machine à voter et avec un tel fichier sont une véritable menace contre la paix en RDCongo.
La délégation onusienne sera composée des ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la France, la Chine, les USA, la Grande-Bretagne, la Russie….
Plusieurs observateurs avertis espèrent aussi que cette visite cruciale du Conseil de sécurité permettra à cet organé délibérant des Nations Unies de passer en revue le processus électoral en cours en RDC.
Ce processus continue à diviser la classe politique, surtout autour de la machine à voter que l’opposition continue à décrier. En dehors de cet outil électoral, il faut également évoquer le cas du fichier électoral corrompu avec près 16 pour cent d’électeurs sans empreinte.
Les diplomates onusiens doivent donc s’impliquer, afin que toutes les parties prenantes au processus puissent arriver à un consensus autour de la machine à voter … en vue de l’organisation des élections crédibles et pouvant garantir une paix durable en RDC.
La visite imminente de la délégation du Conseil de sécurité donne déjà des insomnies aux responsables de la centrale électorale (CENI) qui, pour donner l’impression que tout se passe bien, organisent ce jeudi une rencontre avec les candidats présidents de la République pour discuter du déroulement du processus électoral et débattre de la fameuse machine à voter.
Pour rappel, début avril 2018, une délégation ONU-UA devait venir à Kinshasa pour s’enquérir du déroulement du processus électoral en rapport avec les recommandations de l’Accord du 31 décembre 2016. Mais cette visite avait été reportée au mois d’août. Et en dernière minute, la visite d’Antonio Guterres et Moussa Mahmat Faki, respectivement, secrétaire Général des Nations Unies et le Président de la Commission de l’UA a été annulée.
Source : La Tempête des Tropiques