
D’un côté, les indépendantistes sont pressés de voter « oui » à la souveraineté. « Ça fait 162 ans que nous attendons, vous voulez qu’on attende encore combien de temps ? 500 ans ? », affirme l’un d’eux. De l’autre, il y a ceux qui veulent rester Français comme le député centriste Philippe Gomez : « Je mettrai un bulletin contre l’indépendance, mais pour une Nouvelle-Calédonie très émancipée au sein de la République française ».
Face à ces opinions tranchées, le footballeur d’origine kanak Christian Karembeu, qui accompagne Manuel Valls, ne veut pas prendre parti. « Ce sont les Calédoniens qui vont décider, assure-t-il. J’essaie, de ma petite personne, d’apporter mon soutien à ce rééquilibrage économique, politique et social surtout ».
Faire avancer le débat c’est aussi ce que souhaite Manuel Valls qui ne veut pas être paralysé par le calendrier électoral de la présidentielle. « Ne jouons pas la montre, exhorte-t-il. D’abord, vous ne savez pas ce qui se passera en 2017. L’avenir, il se joue maintenant et il importe donc que l’année 2016 soit une année utile ». Et Manuel Valls s’est engagé à mettre toute son énergie pour y parvenir : « Nous voulons avancer ensemble. Avancer déjà sur les points qui nous rapprochent. Mais il y a un rendez-vous en 2018, il faut hâter le pas. Sur le nickel, chacun doit être conscient de la crise que nous vivons et des solutions qui peuvent être trouvées. Mais l’Etat sera là, il assumera ses responsabilités ».
L’ancien ministre de l’Intérieur est aussi revenu sur la question de la sécurité. « Nous serons au rendez-vous, assure-t-il. J’ai pleinement conscience de l’exaspération que vivent les Calédoniens par rapport à la violence, aux cambriolages, aux ravages de l’alcool ou du cannabis. Nous allons agir ensemble et je viens là pour apporter des réponses et également pour nous engager dans l’avenir dans bien des domaines ».