Pour de nombreux observateurs, notamment des diplomates en poste dans la capitale gabonaise, des universitaires et des journalistes, cette décision est cohérente et logique quant à la position actuelle de cette formation politique. Pour un enseignant de sociologie de l’Université Omar-Bongo de Libreville, «c’est une décision logique, compréhensible et tout à fait soutenable». «On leur avait reproché, il y a quelque temps, un manque de cohérence entre leur volonté maintes fois exprimée de voir la prochaine présidentielle se dérouler dans la transparence et leur décision d’aller aux législatives partielles alors que les conditions de transparence n’étaient justement pas réunies ; là, ils ont pris la décision qu’il fallait».
Le rédacteur en chef du bimensuel La Nouvelle République a, quant à lui, estimé que «l’Union nationale sort grandi de ce congrès très politique, et ses congressistes ont décidé d’attendre d’abord des conditions idoines dans l’organisation des élections avant de lancer un candidat». Pour sa part, le Conseiller politique d’une ambassade occidentale a, tout en la saluant pour le renforcement de la démocratie au Gabon, trouvé cette décision «lourde de conséquences pour la suite». «Car, ajoute-t-il, ce parti met une pression forte sur le chef de l’Etat actuel, car ils lui disent en quelque sorte : il n’y aura pas d’élection tant que vous ne voudrez pas clarifier votre état-civil».
Alors que l’opinion s’attendait à voir l’Union nationale choisir, au cours de son premier congrès ordinaire réuni les 25, 26 et 27 mars, entre Mike Jocktane, Casimir Oyé Mba ou un autre pour la représenter à l’élection présidentielle d’août prochain, ce parti a pris tout le monde au dépourvu en ne désignant aucun candidat. Beaucoup de congressistes ont émis le vœu de voir Ali Bongo faire un test ADN ou de présenter un acte de naissance AEF. Quelle suite peuvent-ils en escompter ? Que préconisent-ils face à l’évidence d’une fin de non-recevoir ?