Il faut d’abord comprendre d’où vient Moto pour ensuite se rendre compte que la liste est une machination visant un objectif non avoué, comme l’a si bien dit l’ambassadeur de Guinée Equatoriale en France lors de la conférence qu’a animé le Vice Premier ministre Alfonso Nsue Mekuy la semaine dernière. Moto a prêté allégeance à Obiang Nguema Mbasogo en 1981. Malgré les réticences des jeunes militaires qui avaient fait le coup d’état,le président Obiang Nguema Nguema le maintiendra à ses côtés et en fera le ministre de l’information. Pendant quelques années il est son collaborateur jusqu’à un remaniement où il est remercié. Ne l’ayant pas accepté, il commencera à ronger son frein puis bougera pour l’Espagne où il reste quelques années. Il revient au pays et il participe aux élections législatives de 1993 au compte du Parti de l’opposition conjointe (POC). Mais son activisme débordant les limites, au point de mettre en péril l’Etat de Droit, fait qu’il est arrêté en 1994. Puis cette même année, libéré, il quitte la Guinée Equatoriale et regagne l’Espagne.
En 1995, il apparaît en Angola où en réalité, il se trouvait dans l’enclave de Cabinda, ayant pris langue avec le Front de Libération de l’Enclave de Cabinda (FLEC). Cette rencontre, selon des révélations récentes, avait été organisée par les services secrets espagnols avides de découdre avec le régime de Malabo. Alors que les mercenaires recrutés sont sur le point de se rendre à Malabo, ils sont interceptés par les services angolais et Severo Moto avec eux. Alors qu’ils doivent être rapatriés en Guinée Equatoriale pour y être jugés, des négociations sont engagés en vue de son rapatriement en Espagne. C’est effectivement ce qui se produit, et il ne sera jugé que par contumace.
Une fois dans ce pays, non content de son échec en Angola, il se rend à nouveau en Croatie à la recherche de mercenaires. Il est pris la main dans le sac, tel un pigeon, dans une affaire d’achat d’armes. Une fois de plus il est arrêté. Ce dernier inventera une histoire d’enlèvement autour de cette mésaventure pour l’endosser au président de la République de Guinée Equatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Tout un mensonge pour couvrir les déboires qu’il aura par la suite avec les autorités espagnoles qui lui retirent le droit d’asile. C’est le parti populaire espagnol qui négociera son rapatriement de la Croatie en Espagne.
Echec en Angola, échec en Croatie et il ne s’arrête pas là. Il contracte avec un baroudeur des maquis africains, un certain Simon Mann avec qui il complote à nouveau en 2004 pour renverser le régime Equato-Guinéen. L’opération est financée par Eli Khalil. Alors que le groupe opérationnel est en train d’être constitué, et au moment du déclenchement de l’opération, Severo Moto est transporté par un avion privé de Las Palmas au Mali, où il doit attendre pour rentrer triomphalement dans le pays. Manque de bol, le contingent de militaire est arrêté à Harare. Leur complice sur place Nick Detoi est pris dans la nasse. Patrick Thatcher un acolyte qui avait pris langue avec des compagnies pétrolières les assurant de marchés juteux et Simon Mann sont également pris au Zimbabwe.
Le parti populaire, déjà soupçonné dans l’affaire de l’Angola est mis sous pression et va lâcher Severo Moto. Depuis lors ce dernier erre à la recherche de nouveaux soutiens. Ces appuis il les retrouve à travers des officines très mal organisées en France, et via des associations corrompues, SHERPA et TRANSPARENCY, cette dernière qu’on a vu dans des petits plats du Palais gabonais récemment, en octobre dernier, allant se faire caution pour leur communication. L’affaire des BMA s’avérant sans issue, il fallait un gros montage à Severo Moto pour faire mousser l’opinion d’ou la liste des 310 victimes. Mais celle-ci vient d’être battue en brèche par le pouvoir Equato-guinéen qui, démonstration à l’appui, vient de la décortiquer pour ressortir les gros mensonges autour des personnes qui y ont été enregistrées.