Une annonce qui depuis lors, a plongé le pays dans un mutisme et un calme assourdissant. Aucun cris de joie, aucune expression d'allégresse ni même de satisfaction, bref le silence.
Tout commença par journée bien morose, qui aura certainement été la plus longue de celles vécues par les habitants de ce pays. Très peu de gabonais ont osé sortir de leur maison le vendredi 23 septembre 2016. Dès rues vides, les commerces pour la plupart fermés et barricadés, une circulation étrangement fluide et ce dans des artères de la capitale gabonaise qui pourtant, sont souvent bondées de monde en fin de semaine. La peur, la crainte, la névrose, l'incertitude, l'inquiétude sont autant d'expressions que l'on peut utiliser pour illustrer l'état d'esprit des citoyens gabonais dans l'attente de la décision finale de la cour constitutionnelle en charge, de valider les résultats préalablement annoncés par la Commission électorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP).
Ce n'est qu'au tour de 1 heure du matin, que Marie Madeleine Mborantsouo présidente de cette institution, a prononcé le verdict final émanent des deux semaines d'étude du recours engagé par l'opposant Jean Ping. Recours que cette dernière a pour ainsi dire, complètement rejeté. Au lieu des 49 et quelques voix annoncées au préalable par le ministre de l'intérieur, il a s'agit cette fois de 50,66% pour le candidat de la majorité et président et 47,14%.
Pendant plus de deux heures d'horloge, les juges constitutionnels ont d'abord fait le récit des charges et des documents apportés en complément du recours déposé par Jean Ping et un autre candidat du nom de Gérard Ella Nguema Mintogho, comme pour poser les bases de leur décision, avant de lâcher la bombe.
Un peu plus tôt dans la nuit du vendredi, les forces de l'ordre avaient déjà musclé le quadrillage la ville, avec d'avantage de barrages et des contrôles avec fouilles intégrales des véhicules, comme pour prévoir et prévenir d'éventuels soulèvement populaires. Un dispositif qui reste bien visible jusqu'à ce samedi 24 septembre 2016.
Nous sommes en droit et cela au vue du scénario de fin de cette élection de nous poser les question suivantes; La théorie du passage en force tant clamée par les gabonais serait elle justifiée ? Si Ali Bongo Ondimba était vraiment le choix du peuple gabonais, n'y aurait il pas en ce moment même une fête grandeur nature dans les rues, les ménages et un peu partout dans la capitale ? Dans tous les cas, le désormais président réélu a déjà fait une apparition à la chaîne nationale, pour inviter au dialogue et les gabonais et ses adversaires déchus. Reste plus qu'a attendre le réaction de Jean Ping le candidat "malheureux".
Les prochains jours risque d'être décisifs pour le Gabon.