Alors que s'est ouvert hier à Paris le procès pour blanchiment de Téodorin Obiang, fils du président de la Guinée équatoriale, l'instruction sur le clan Bongo touche à sa fin. A la demande du juge Roger Le Loire, les enquêteurs de l'Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF), viennent de saisir six villas acquises par le défunt président gabonais dans les années 1970 et 1980, sur les hauteurs de Nice, dans le quartier de Cimiez Cap de Croix. Elles sont estimées à environ huit millions d'euros. Il y a quelques semaines, c'est l'hôtel particulier de la rue Edmond Valentin, dans le 7èmearrondissement de Paris, valorisé également à ce prix, qui faisait l'objet de la même procédure.
Des saisies s'élevant à plus de 50 millions d'euros
Au printemps 2016, la justice française avait déjà saisi une première propriété à Nice, la Villa Saint-Ange, achetée en 1999, un hôtel particulier rue Dosnes (16ème arrondissement), acquis en 1997, et un autre hôtel plus côté, rue de la Baume (8èmearrondissement), acheté par Omar Bongo en 2007, deux ans avant sa mort. Au total, la valeur des avoirs confisqués serait comprise entre 50 et 60 millions d'euros. Reste à savoir ce que deviendra l'argent une fois que la justice se sera prononcée et que les biens auront été éventuellement vendus.
Dans ce volet de l’affaire des biens mal acquis africains, aucun membre du clan Bongo n’a pu être poursuivi directement. Seuls les dirigeants d’Atelier 74, une société française chargée de l’achat et de la décoration des biens immobiliers, ont été mis en examen pour complicité de blanchiment. Pour compliquer la donne, Ali Bongo, le fils d’Omar, protégé par son immunité d’actuel président du Gabon, s’est porté partie civile et le magot du patriarche fait l’objet de multiples bisbilles familiales entre les 52 héritiers ! Ali avait, un temps, assuré qu’il était prêt à vendre une partie des biens pour les "redonner" au peuple gabonais. La France pourrait "négocier" et le forcer à créer une fondation chargée de gérer les fonds, sous surveillance internationale, comme cela s’est déjà fait dans des affaires similaires en Suisse.
SOURCE : CHALLENGES