Ils n’ont pas aimé, pas aimé du tout. L’enquête que nous avons consacrée dans Marianne la semaine dernière (n°1004) à la prochaine élection présidentielle gabonaise a fortement déplu au clan d’Ali Bongo, officiellement candidat à sa propre succession. Grâce à de nouveaux témoignages, notre collaborateur Pierre Péan y revenait longuement sur la filiation réelle de celui qui s’est toujours présenté comme le « fils biologique » d’Omar Bongo et de son ancienne épouse Joséphine née Nkama (devenue aujourd’hui Patience Dabany) mais serait en réalité un réfugié biafrais adopté par le couple. Or, bonne ou mauvaise, c’est un autre débat, dans son article 10, la Constitution du pays stipule clairement que seul un citoyen né de père et mère gabonaise peut accéder à la magistrature suprême.
Une première fois dans « Affaires africaines » puis à nouveau dans « Nouvelles affaires africaines » paru en 2014, Pierre Péan avait soulevé le problème. Un plainte en diffamation déposée en 2015 par Ali Bongo pour « atteinte à la vie privée » ayant été classée le 25 août, le chef d’état gabonais s’était alors constitué partie civile le14 octobre dernier devant la juge Nathalie Turquey du tribunal de Paris. Ce vendredi 8 juillet, cette dernière a indiqué à Pierre Péan qu’elle ne le mettait pas en examen et envisageait un non-lieu.
L’affaire n’est pas terminée mais pour Ali Bongo les mauvaises nouvelles s’accumulent. A Nantes le tribunal a désigné la juge Marie-Thérèse Monchy-Dubuis pour instruire la plainte déposée en mars par une de ses demi-sœurs, Onaida Maisha Bongo Ondimba, laquelle conteste l’authenticité de son acte de naissance. Et sur place, à Libreville, bien que désunis, tous les candidats de l’opposition ont réclamé son retrait en s’appuyant sur le fameux article 10. La date limite du dépôt des candidatures reste fixée au 12 juillet.
SOURCE : MARIANNE