
Le PAIGC et six autres petites formations politiques qui le soutiennent refusent toujours de reconnaître un chef de gouvernement désigné par un président, estimant que son choix incombe au parti majoritaire, au Parlement, conformément à la Constitution.
« Notre parti, le PAIGC, a gagné l'élection et nous ne comprenons pas pourquoi le président veut nous voler cette victoire… Nous allons rester aussi longtemps que nécessaire pour défendre la démocratie. Nous dormons sur des sofas, nous avons de l’eau et de la nourriture. C’est assez confortable, en fait », raconte João Bernardo Vieira, le secrétaire d'Etat aux Transports.
Délégation de médiateurs
L'annonce du nouveau gouvernement était attendue samedi, mais a finalement été reportée. Entre-temps, les diplomates cherchent une sortie de crise. Une délégation de députés de l'UEMOA (l’Union économique et monétaire ouest-africaine) est en route pour tenter une médiation.
« La crise sévit depuis plusieurs mois. Il n’y a jamais eu de solution définitive. C’est une crise à rebondissement, explique-t-il. Donc nous allons rencontrer le chef de l’Etat de Guinée-Bissau, le président de l’Assemblée nationale également membre du parti lié au pouvoir, le PAIGC », explique Emile Fongni, membre de la délégation.
Quartier bloqué
Coïncidence heureuse, l’étau s’est desserré autour de la dizaine de militants du PAIGC séquestrés par les forces de l’ordre depuis jeudi à la permanence de leur parti. Mais l'accès aux locaux restait interdit et gardé par des policiers armés. Et les rues jouxtant le palais présidentiel, où se trouve le siège du PAIGC, restent fermées à la circulation.
Une situation dénoncée par le président de la ligue bissau-guinéenne des droits de l’homme, Augusto Mario da Silva. « Il est question de la restriction d’un droit fondamental : la libre circulation. Notre Constitution est très claire à ce sujet. La liberté de circulation est un droit pour tous les citoyens. »