
Il est à noter que le communiqué de l’Union Européenne manque une première occasion : celle de faire montre d’humilité et de se dissocier des clichés sans cesse ressassés par la presse. Pour ce faire le service à l’origine de ce communiqué aurait commencé par apprécier à sa juste valeur tout le processus électoral Equato-Guinéen et qui a abouti à la réélection du président Obiang Nguema Mbasogo. Sur ce, l’on ne comprend pas aussi la préoccupation qu’elle exprime pour sa reconduction. Ce d’autant plus que dans leur communiqué ils reconnaissent que ce processus s’est déroulé dans « une atmosphère tranquille et disciplinée ».
L’Union européenne qui donne son avis sans avoir fondamentalement observé le déroulement de ses opérations aurait aussi dû s’en tenir aux avis et recommandation des observateurs de l’Union africaine, qui ont reconnu un processus transparent. Car pour avoir pris part de long en large à ce processus L’Union Africaine, sans coup férir, a un jugement meilleur. C’est ce qui serait advenu si l’UE avait pris la peine de s’y impliquer en y commettant une mission d’observation.
Elle ne peut donc pas apporter un jugement réel sur le processus électoral en Guinée-Equatoriale. Sauf à choisir en toute conscience de donner un avis partial qui ne reflète pas la vérité. Il n’est pas par exemple vrai que les opposants n’ont pas eu accès aux médias publics. Tout comme il est vrai qu’il appartenait aux uns et aux autres candidats de l’opposition de mettre en place des plans de communication cohérents pour permettre des couvertures par les médias publics.
Il n’est pas vrai aussi qu’il y a eu iniquité dans les moyens alloués par l’Etat aux différents candidats. Une enveloppe de 700 millions de FCFA a été dégagée pour tous les sept en lice. Chacun d’entre eux a reçu 100 millions de FCFA, ce qui est un partage équitable. Pour le reste des moyens dont chacun avait besoin, il appartenait à chaque formation de mobiliser ses partisans pour couvrir les besoins de chacun lors de cette campagne.
Or, il est très clair qu’en Europe, aucun des Etats ne couvrent tous les besoins des candidats en campagne présidentielle. Il y a des donateurs. L’UE devrait plutôt conseiller les futurs candidats aux élections à venir à trouver des méthodes de financement propre. Si les militants du PDGE sont mobilisés à soutenir leur candidat par leurs apports, L’UE ne devrait pas leur en faire grief.
Il est regrettable de constater qu’à chaque fois, les organisations occidentales dans leur ensemble, n’arrivent pas toujours à s’imprégner des spécificités et des réalités des pays africains. La Guinée-Equatoriale a montré au cours des 20 dernières années une volonté à nulle autre pareille pour rattraper son retard sur tous les plans. Ces efforts sont visibles et n’échappent pas au regard du visiteur de ce pays. Les missions diplomatiques du giron de l’UE sur place peuvent témoigner de cette réalité. A quand la reconnaissance par l’UE des changements qui s’opèrent dans ce pays en termes de modernisation ?