
Si Adolfo Marugan était très au fait de l’actualité en Guinée-Equatoriale, il aurait commencé par retrouver l’histoire. Et l’histoire très récente. A commencer par la Table ronde qui a réuni l’ensemble des composantes politiques en Guinée-Equatoriale en Novembre 2014. Puis se poser des questions utiles sur ce qu’il s’y était passé ?
Car évoquer l’article 17 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la Gouvernance de l’Union africaine, ne s’oppose pas au processus tel qu’il se déroule actuellement. Que dit cet article 17 : « Les Etats parties réaffirment leur engagement à tenir régulièrement des élections transparentes, libres et justes conformément à la Déclaration de l’Union sur les Principes régissant les Elections démocratiques en Afrique. » La question immédiate est : Le Président Obiang Nguema Mbasogo viole-t-il cette disposition générale ? Non.
Cet article comprend quatre (4) alinéas qui disposent : « 1/Créer et renforcer les organes électoraux nationaux indépendants et impartiaux, chargés de la gestion des élections. 2/Créer et renforcer les mécanismes nationaux pour régler, dans les meilleurs délais, le contentieux électoral. 3/Faire en sorte que les partis et les candidats qui participent aux élections aient un accès équitable aux médias d’Etat, pendant les élections. 4/ Adopter un code de conduite qui lie les partis politiques légalement reconnus, le gouvernement et les autres acteurs politiques avant, pendant et après les élections. Ce code contient un engagement des acteurs politiques à accepter les résultats des élections ou de les contester par des voies exclusivement légales ».
« Créer et renforcer » revient à dire qu’un Etat doit parfaire les conditions de son processus de démocratisation par l’amélioration des règles qui le sous-tendent. Le processus électoral est le baromètre d’une démocratie. Produire les conditions de son amélioration est une quête permanente. N’est ce pas ce que le président Obiang Nguema Mbasogo avait entrepris en créant la Commission mixte un cadre de concertation permanent qui réunit le pouvoir et l’opposition dès le début de l’introduction du multipartisme en Guinée-Equatoriale ? N’est ce pas cet engagement qui l’a amené à convoquer il y a deux ans, notamment au début du mois de novembre 2014, la Table-ronde majorité-opposition, élargie ensuite à tous les activistes politiques ?
Cette réunion de toute la classe politique Equato-Guinéenne sans exclusive a rassemblé toutes les forces politiques de l’extérieur comme celles de l’intérieur du pays. Tous les partis politiques légalisés y avaient pris part. Ainsi que les partis non légalisés. En l’occurrence Citoyens pour l’innovation de Gabriel Obiang Obono, appelé auparavant « Candidature Indépendante », aujourd’hui légalisé.
Avant la tenue de cette table ronde, Le président Obiang Nguema Mbasogo en Octobre 2014, avait donné le ton. Et le ton était à l’ouverture intégrale. Pour cela il avait décidé d’accorder l’amnistie à tous les prisonniers politiques et tous les opposants en Exil et dont certains, comme Severo Moto Nsa, avaient été reconnus coupables d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Aussi avait-il déclaré :« Dans le but d’offrir une liberté, une sécurité et une garantie plus importantes à l’occasion du prochain dialogue national proposé par le gouvernement, il s’avère nécessaire d’accorder une amnistie totale à ceux qui, par une condamnation définitive, sont privés de liberté ou interdits d’exercer leurs droits politiques dans le pays. » et il ajoutait dans cette lancée : « Nous ne voulons pas que les compatriotes passent toute leur vie hors du pays. » (Cf.Assofrage 22 octobre 2014).
Pour bien marquer cette volonté d’ouverture et sa détermination à faire progresser le processus de démocratisation, il a admis la présence d’observateurs internationaux dont la neutralité était sans équivoque. D’ailleurs, le site Assofrage rapportait que le chef de mission diplomatique qui s’était entretenu avec le ministre Equato-guinéen des Affaires étrangères avait transmis le message des autorités espagnoles qui saluait la tenue de ce dialogue.
En réalité le Président Obiang Nguema Mbasogo est dans le droit fil des recommandations de la Charte de l’Union africaine. Un processus, pour qu’il s’installe exige des citoyens qui le réclament une culture de la tolérance et de l’objectivité.
On veut bien comprendre l’intérêt qu’ASODEGUE, le journal de Marugan Adolfo porte à la Guinée-Equatoriale. On ne peut interdire un organe d’information- s’il en est un- de faire d’un pays son centre d’intérêt. Mais ce qui est inadmissible c’est son approche sélective sur les données concernant ce pays. Et sa manière de manipuler et de vouloir orienter les consciences.