Mais le dialogue avec qui ? Lorsqu’on estime que le Parti démocratique de Guinée-Equatoriale est une dictature comment peut-il demander aujourd’hui à s’asseoir avec une dictature pour dialoguer ? N’est-ce pas ce même Severo Moto qui parcours l’Europe en noircissant le régime de Malabo jusqu’à créer des listes d’assassinat qu’il lui attribue ? Maintenant il veut dialoguer ? Quelle contradiction ! Et dialoguer de quoi et sur quel sujet ?
On aura pas de cesse de rappeler à Severo Moto qu’il a eu tort de jouer la politique de la chaise vide en Novembre 2014, lorsque le président de la République avait décidé, unilatéralement, de convoquer une table ronde à laquelle il voulait la participation de toute l’opposition et des activistes de l’intérieur et de l’extérieur. Severo avait préféré rechercher une rencontre solitaire et en cachette avec la première autorité de la Guinée Equatoriale. La réponse du Président Obiang Nguema Mbasogo fut simple : Oui, mais…en Guinée-Equatoriale et non pas à Genève comme le proposait Severo Moto.
C’est cette perche qu’il fallait saisir. Mais mal lui en a pris. Il a décliné l’offre de la table ronde officielle où avait eu lieu un dialogue sans cachoterie. Le pouvoir s’était ouvert et le parti au pouvoir a accueilli les résolutions issues de ces discussions qui ont eu force de loi. Depuis lors les élections organisées en Guinée-Equatoriale obéissent à toutes les résolutions issues de cette rencontre. Ces résolutions, transformées en lois, ont englobé l’organisation des élections en toute transparence et avec des observateurs internationaux si les parties en compétition le désirent. C’est dans ce cadre que vont se tenir les prochaines élections.
Il appartiendra aux uns et aux autres de décliner leurs projets de société et de convaincre le peuple Equato-Guinéen. Ce que n’aura pas de mal à faire le président sortant, désigné à sa propre succession par un congrès du PDGE, parti populaire.
Si Severo Moto veut un dialogue, le vrai dialogue va se passer prochainement dans les urnes en Juin lorsque viendront les élections présidentielles. Mais l’on sait que la parade que tente de trouver Moto Nsa c’est une négociation pour faire légaliser son parti politique dans cette perspective. Là aussi, des lois existent et depuis Novembre 2014 les procédures pour faire reconnaître un parti politique ont été améliorées et facilitées par l’autorité administrative. Que Severo Moto fasse comme tout le monde. Mais le dialogue a déjà eu lieu et il n’avait qu’à se réveiller en même temps que tout le monde. Etre tonto en politique, cela ne paie pas.