La jeunesse de Severo est décrite par tous ceux qui l’ont connu comme celle d’un mondain et d’un fêtard. Le soucis de l’autre qu’il proclame aujourd’hui n’y a véritablement jamais eu une place. C’est ce chemin qui va d’ailleurs le conduire à ce qui était plus facile pour lui : la propagande du dictateur Macias Nguema. L’homme des médias d’Etat c’était lui. Il sera responsable de la Radio et du journal Ebano, tout le monde le sait.
Or dans le même temps, Téodoro Obiang Nguema Mbasogo, élève studieux avait choisi librement le métier des armes et, sorti diplômé de l’institut militaire de Saragosse, très réputé, il rentre au pays où il va faire ses classes petit à petit. De tout le temps où Severo trône à la propagande de Macias, relayant fidèlement les messages de répression et de coercition du peuple, Obiang Nguema Mbasogo n’était nullement associé. Tantôt chef militaire à Micomiseng, tantôt à Malabo, loin des bonnes grâces du dictateur Macias.
Severo ne peut donc pas être le modèle de démocrate qu’il veut faire croire qu’il est. Qu’a-t-il à se plaindre du peuple aujourd’hui et de quel peuple peut-il se plaindre ? Le peuple qui ne s’occupe pas de ses errements ou de celui qu’il a contribué à torturer en plein cœur de la dictature de Macias Nguema ? Car le fin mot de l’histoire est que ce peuple, lui, se souvient comme d’hier que cet homme a menacé sa paix en voulant faire entrer des mercenaires dans le pays en 2004.
Severo Moto n’arrive pas à comprendre qu’en plus d’être un homme d’un passé dont les Equato-Guinéens ne veulent plus se souvenir, il est totalement aux oubliettes. Et ce n’est pas en se refondant dans une histoire de martyr, du reste fabriquée de toute pièce, qu’il attirera ce peuple. La Guinée-Equatoriale a évolué depuis qu’il a décidé de son propre gré, sans être menacé, d’aller vivre en Espagne. Et l’Equato-Guinéen d’aujourd’hui n’a pas le regard tourné vers le passé, car il scrute l’horizon 2020.