Sans ambages et sans jeux diplomatiques - ce n’est pas son genre d’ailleurs - il exprime clairement avoir été incroyablement surpris par les constructions ultra-modernes sur l’île, ce qui dénote avec la mauvaise réputation que subit le pays, notamment en matière de développement et bonne gouvernance. Mais depuis huit ans, excepté Annick Girardin, en février 2015, secrétaire d’État au développement et à la francophonie, aucun officiel français ni membre du gouvernement n’avait jugé utile de saluer la densité des liens qui unissent les deux pays.
A moins de deux mois de la COP 21 qui se tiendra à Paris et où le président Obiang Nguema Mbasogo sera présent, le Quai d’Orsay, des vœux de Laurent Fabius, appelle à un dialogue bilatéral nourri, et à des relations de coopération dans tous les domaines d’intérêt commun, notamment au plan économique. Il semblerait que Jean-Louis Borloo, suite à sa rencontre avec François Hollande, le 4 octobre dernier ait transmis un message fort à l’Elysée allant dans le sens de celui du Quai d’Orsay. François Hollande, avant la fin de son mandat en 2017 pourrait bien enfin se décider à recevoir officiellement son homologue équato-guinéen, avec les mêmes honneurs qui ont prévalu pour ses homologues gabonais, camerounais et congolais, bien qu’eux aussi salis par les BMA. Une audience officielle qui a tardé à arriver, au grand dam de Malabo, exaspéré face à ce manque de considération pour leur chef d’Etat.
La Guinée équatoriale, loin de la fureur de l’affaire dite des « Bien Mal Acquis » (BMA), orchestrée par William Bourdon et Daniel Lebègue, est imperméable aux rumeurs que tentent de répandre abusivement ses détracteurs.
Pléthores sont les avocats, députés et autres hommes d’affaires français à avoir tenté de profiter des relations bilatérales incommodantes entre la France et la Guinée équatoriale. Nombreux ils sont, preuves à l’appui, à s’être employés à promettre une audience officielle entre les deux chefs d’Etat en l’échange de notes d’honoraire, ou commission pour services rendus. « Je ne suis pas fou et quoi que la presse m’inflige, le trafic d’influence et la corruption, je n’en suis ni l’instigateur, ni le récipiendaire. Et d’ailleurs, pourquoi faudrait-il que je paye pour être reçu par mon homologue français ? La France est un pays ami avec lequel nous entretenons de bonnes relations depuis les années 1970 et il est temps que cela soit su » exprime le président Obiang Nguema Mbasogo lors d’un entretien avec le magazine 54 ETATS.
En 1979, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo prend le pouvoir. La Guinée équatoriale est alors pauvre et endettée avec pour seules ressources le bois et le cacao. Presque toutes les représentations diplomatiques et autres organismes internationaux ont déserté le pays, seule l’ambassade de France à Malabo est restée en fonctionnement. En 1980, quand le gouvernement équato-guinéen a cherché à sortir de l’isolement, en accédant aux échanges commerciaux avec ses pays voisins et d’autres partenaires, la France a offert l’opportunité à la Guinée équatoriale, d’adhérer à l’Union douanière des États d’Afrique centrale puis à la Zone franc dès janvier 1985.
C’est ainsi que la Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) a installé son siège en Guinée équatoriale, mettant en circulation le Franc CFA. Des accords bilatéraux ont été signés entre la Guinée équatoriale et la France, parmi lesquels l’accord de protection réciproque des biens et investissements, qui est toujours en vigueur.