Ancien Président de la Cour Suprême
De la Guinée Equatoriale
A : M. Le directeur de la rédaction de « Jeune Afrique »
Objet : Droit de réponse et mise au point
Cher Monsieur,
En vertu du droit de réponse consacré par la loi, je vous saurais gré de bien vouloir publier la présente mise au point relative à l’information parue le 29 novembre 2021 dans l’article de Mathieu Olivier (Guinée équatoriale : entre Obiang père et fils, la succession qui ne passe pas). Dès lors qu’en raison des inexactitudes qu’elle renferme, celle-ci pourrait porter atteinte à mon honneur.
En effet, selon l’auteur, et en vertu des informations dont il disposerait, mais dont il ne cite pas la source, je serais un des piliers de l’opposition au régime de Malabo et j’aurais prévu de participer à une réunion qui se tiendrait prochainement à Toledo (Espagne) à laquelle assisteraient également Salomon Abeso Ndong (CORED), et Ruben Clemente Nguema Engonga (MLGE 3R). Cette réunion aurait pour objet l’adoption d’une stratégie commune dans la perspective des prochaines élections présidentielles.
Ladite information, si elle n’était contredite et remise dans son contexte, pourrait en effet porter le discrédit sur ma personne. Dès lors qu’elle suggèrerait un hypothétique alignement en faveur d’un changement politique en Guinée equatoriale par l’action violente, tel que préconisé par le président de la CORED, le précité Salomon ABESO NDONG, lors d’un entretien qu’il a concédé à votre média le 14 octobre 2021. Or il est inconstestablement avéré que tout au long de ma carrière de magistrat, et nonostant l’assujettissement à mon obligation statutaire de réserve, je n’ai eu de cesse de défendre l’état de droit et l’indépendance judiciaire, par la préconisation d’une mise en oeuvre effective de l’ordonnancement constitutionnel, auquel je réitère mon indéfectible attachement. Je ne saurais, de ce fait et de quelque manière qu’il soit, cautionner la prise de position de la CORED, du moins celle de son président, à l’encontre de l’ordre constitutionnel en vigueur en Guinée Equatoriale.
Je tiens à préciser à cet égard que depuis que j’ai été détaché de mes anciennes fonctions de magistrat, je ne me suis pas affilié à un parti politique et je n’exerce pas d’activité politique. Je n’ai, dès lors, pas été invité à une réunion politique à Toledo, dont je ne connais ni les organisateurs, ni à fortiori le contenu ou l’agenda. Par conséquent, au vu de ce qui précède, et dans l’intérêt du rétablissement de la vérité et du respect de mon droit à l’honneur, je vous prie de bien vouloir, dans les plus brefs délais, publier la présente mise au point.
Dans l’espoir d’une suite favorable, veuillez croire, cher monsieur, à l’assurance de ma considération distinguée.
Juan Carlos ONDO ANGUE
Ancien Président de la Cour Suprême de Justice
De la Guinée Equatoriale