
Premier dans l’espace Cemac et 12ème pays le plus industrialisé sur l’ensemble du continent, le Gabon apparaît en 2 e position (derrière l’Algérie) dans le quintile (cinquième portion d’un ensemble) « moyen supérieur » de ce classement. Juste derrière le « quintile supérieur », constitué des 10 pays les plus industrialisés d’Afrique, avec l’Afrique du Sud en tête de file. Classée 15e sur le continent, la Guinée équatoriale apparaît également dans le quintile moyen supérieur, loin devant le Cameroun, classé 24e en Afrique, juste derrière le Congo, l’autre pays de la Cemac avec lequel le Cameroun partage le « quintile moyen » de l’indice publié par la BAD.
Explications
Ce classement du Cameroun peut paraître curieux, dans la mesure où ce pays est présenté comme la locomotive économique de la Cemac, puisqu’il abrite, selon diverses données officielles, environ 40% du tissu industriel de cet espace communautaire à six Etats. Mais, souligne la BAD, dans le cadre de l’Indice de l’industrialisation de l’Afrique, « les pays les plus performants ne sont pas nécessairement ceux dont l’économie est la plus importante, mais ceux qui génèrent la plus forte valeur ajoutée manufacturière par habitant, avec une proportion importante de produits manufacturés destinés à l’exportation ».
Cette précision de la BAD a le don de mieux expliquer le classement du Cameroun par rapport à ses voisins. En effet, bien qu’étant le mastodonte économique de la Cemac, le Cameroun et ses 25 millions d’habitants est susceptible d’afficher « une valeur ajoutée manufacturière par habitant » bien plus faible que les trois autres pays cités plus haut. Ces derniers ont en effet en commun une population beaucoup plus faible (environ 6 millions d’habitants pour le Congo et 2 millions au plus pour le Gabon et la Guinée équatoriale, NDLR), qui compense une activité économique moins diversifiée que celle du Cameroun (le Gabon a réalisé des efforts notables ces dernières années, NDLR). Cette activité tourne essentiellement autour de l’industrie pétrolière (entre 45 et 80% des ressources budgétaires, selon les pays), sur laquelle repose les recettes d’exportation.
Pour rappel, l’Indice de l’industrialisation de l’Afrique de la BAD prend en compte 19 indicateurs répartis en trois composantes, à savoir « la performance », « les déterminants directs » et « les déterminants indirects ». Selon l’institution financière panafricaine, la composante performance « mesure la capacité des économies africaines à produire et à exporter des biens industriels, ainsi que leur part dans le volume total des échanges commerciaux de l’Afrique » ; tandis que la composante « déterminants directs » « évalue certains facteurs clé sdu développement du secteur manufacturier, notamment les investissements du secteur privé et la main-d’œuvre du secteur manufacturier ». La troisième composante (déterminants indirects), quant à elle, « évalue la manière dont les actions gouvernementales facilitent le développement industriel à travers la politique macroéconomique, l’application de la loi, la sécurité et le développement des infrastructures ».
Source : Investir au Cameroun