Pour le quotidien gouvernemental, cette demande d’adhésion est loin d’être une « simple opération arithmétique » comme « l’appareil diplomatique et médiatique du Makhzen ne cesse de la présenter ». Pour Rabat, poursuit El Moudjahid, « il suffirait donc de recevoir l’accord de 28 pays, pour que la question soit réglée. » Mais « les choses ne sont pas aussi simples qu’il n’y paraît », estime l’éditorialiste.
Pour El Moudjahid, « le Maroc a tourné le dos au continent en claquant la porte de l’organisation de l’Unité Africaine en 1984, pour protester contre l’adhésion de la République arabe sahraouie démocratique, dont il conteste la légitimité et l’existence, du moment qu’il occupe son territoire ».
Depuis son retrait, rien n’a changé. Le Maroc occupe toujours le Sahara occidental et refuse la tenue d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. « Même s’il réussit à avoir 28 voix de son côté et qu’il intègre l’Union, cela ne peut que compliquer le travail des pays africains, dans la mesure où cela va accentuer les divisions entre les pays et posera la question de la crédibilité de cette instance », explique-t-il.
Pour El Moudjahid, en cas l’adhésion du Maroc à l’UA, « il va falloir revoir jusqu’aux principes fondamentaux qui régissent » cette instance, et notamment « celui relatif au « respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance ».
« Parce que le Maroc n’a pas seulement remis en cause ce principe, mais il a osé coloniser un peuple et un pays qui était sous le joug de la colonisation espagnole », souligne-t-il.
Le geste royal
Le quotidien gouvernemental estime que le discours prononcé dimanche à Dakar par Mohamed VI et la tenue de la conférence sur le climat Cop22 à Marrakech « fait partie d’une vaste campagne de propagande dont le but est de restaurer son image de marque, gravement altérée depuis son occupation du Sahara occidental et son refus de se plier aux décisions de la Communauté internationale. »
Il appelle le roi du Maroc à organiser « le plus tôt possible » un référendum d’autodétermination au Sahara occidental pour montrer sa sincérité et « en finir avec un statu quo intenable, une tension régionale préjudiciable au développement et à l’intégration, une fuite en avant stérile et coûteuse ». » À défaut de ce geste royal qui le fera entrer dans l’histoire par la grande porte, il sera traité, comme tous les égarés imbus de leur ego, avec mépris, par tous les peuples de la Terre », conclut El Moudjahid.
Source : TSA