Selon le document de 120 pages, la croissance globale du continent devrait passer à 3,2 % en 2018 et à 3,5 % en 2019, soutenue par la reprise des grandes puissances du continent (l’Afrique du Sud, le Nigeria, Angola). Cependant, ce redressement demeurera assez lent dans certaines économies en raison d’un ajustement insuffisant par rapport à la baisse des prix des matières premières et à l’incertitude des politiques publiques.
De ce rapport, il ressort que sept pays de la région, aidés surtout par la demande intérieure, devraient connaître une résilience économique certaine cette année. Représentant près de 27% de la population de la région et 13% de son PIB global, la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie ont connu une croissance soutenue de plus de 5,4% entre 2015 et 2017.
Le rapport prédit quelques nuages pour les pays exportateurs de pétrole, notamment les pays de la zone CEMAC, tandis que les pays exportateurs de métaux devraient connaitre un léger redressement. Les économies moins dépendantes des matières premières devraient connaître une croissance forte, portée en particulier par l’investissement dans les infrastructures, les secteurs de services à forte potentialité et la reprise de la production agricole. « Alors que les pays procèdent à des ajustements budgétaires, nous devons faire en sorte que la conjoncture demeure propice à l’investissement afin que les pays d’Afrique subsaharienne connaissent une reprise plus forte », a expliqué Albert G. Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique.
« Nous devons mettre en œuvre des réformes qui augmentent la productivité des travailleurs africains et créer un environnement macroéconomique stable. Des emplois plus productifs et de meilleure qualité contribuent à lutter contre la pauvreté sur le continent », poursuit l’économiste.
Le rapport révèle également que l’Afrique subsaharienne a enregistré un recul de la croissance des investissements de près de 8 % en 2014 à 0,6 % en 2015.
« La croissance doit être plus inclusive et nécessitera de s’attaquer au ralentissement de l’investissement et aux coûts logistiques élevés des échanges qui nuisent à la compétitivité », martèle Punam Chuhan-Pole (photo), économiste principal à la Banque mondiale et auteur du rapport.
Avec agence ecofin