Après les vols de reconnaissance, les frappes aériennes. "La France a frappé en Syrie", a annoncé l'Elysée dimanche matin. "Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition". L'Elysée n'apporte pas plus de précisions sur l'opération intervenue. "Notre pays confirme ainsi son engagement résolu à lutter contre la menace terroriste que constitue Daech. Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu", poursuit l'Elysée.
En Irak, 1.500 missions réalisées. La France a donc mené sa première frappe en Syrie contre une cible de l'Etat islamique, dans le nord du pays. C'est une nouveauté, puisque François Hollande était jusqu'à présent très réticent, pour ne pas dire plus, à une intervention militaire en Syrie. Le président de la République limitait jusqu'à présent le champ d'action de l'aviation française à l'Irak. Depuis un an, les Rafales et les Mirages ont y ainsi réalisé à peu près 1.500 missions et ont détruit 314 objectifs de l'organisation terroriste.
Des moyens strictement français. Seulement, en Irak, les pilotes français agissent en permanence dans le cadre de la coalition dirigée par les Américains, qui assignent toutes les missions. Mais en Syrie, l'ensemble des moyens engagés - que ce soit dans la réalisation ou dans la préparation de cette frappe - sont nationaux. Pour ce premier épisode de frappes, les Français n'ont fait que se coordonner avec les autres forces de la coalition.
Une subtilité que souligne avec insistance l'Elysée dans son communiqué et que le président de la République ne va pas manquer de marteler dans son discours sur la Syrie. François Hollande doit en effet donner un discours, dans la matinée, à l'Assemblée générale des Nations unies.