De l’avis des différents orateurs, la démonstration de force, à travers une forte mobilisation, réalisée par Ali Bongo Ondimba, lors de son déplacement au siège de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap), ne devrait pas doucher l’espoir du peuple de vivre les délices de l’alternance et respirer l’air de la démocratie. Pour ces leaders, qui disent disposer d’armes juridiques devant faire plier le président de la République et son système, il n’y a nul besoin de s’entretuer. « La Constitution gabonaise nous offre plusieurs possibilités de contrer l’usurpateur qui est Ali Bongo Ondimba et tout son système », a rappelé le président du Parti social-démocrate (PSD), invitant le peuple à agir conformément à l’article 1er alinéa 21 de la Constitution et à la loi 7/96 du 12 mars 96 portant dispositions communes à toutes les élections politiques, modifiée par l’ordonnance 009/PR/2011 du 11 août 2011, disposant en son article 66, que chaque électeur concerné, qui s’estime lésé ou qui en connaissance de faits ou actes de nature à constituer un cas d’inéligibilité ou d’incompatibilité, peut contester une candidature (ou plusieurs) devant la commission électorale avant qu’elle ne soit rendue publique dans les conditions fixées par la loi. « C’est maintenant, jusqu’au 15 juillet prochain, qu’il faut que tous les Gabonais, comme un seul homme, portent leur protestation à la Cenap. La nationalité dont se targue Ali Bongo, il l’aura acquise par son père et par sa mère, or son père n’est pas son père et sa mère n’est pas sa mère», a lancé Pierre Claver Maganga Moussavou.
Saluant la décision rendue par la Cour constitutionnelle, le 7 juillet dernier, en jugement de la requête introduite par Guy Nzouba Ndama, qui avait saisi la Cour pour l’annulation de la décision de la Cenap fixant la composition du dossier de candidature à l’élection présidentielle, les membres de l’USP et les candidats déclarés à l’élection présidentielle du 27 août prochain, exhortent René Aboghé Ella, le président de la Cenap, à entendre raison et à ne pas refuser de voir la vérité. « Nous avons assez parlé. Nous savons ce qu’il y a. Nous savons ce qui se passe dans notre pays. Que le président de la Cenap qui a reçu le dossier de l’imposteur sache que personne ne peut faire semblant de ne pas voir ce qui est fait. S’il fait semblant, il verra la détermination des Gabonais », a indiqué Léon Paul Ongoulakia.
« Si Aboghé Ella a conscience de son rôle, il doit éviter aux Gabonais les affres d’une guerre qui ne va pas laisser le monde entier indiffèrent. Cette guerre ne laissera de répit à personne, même pas à lui, même s’il se cache sous la terre, on ira le déloger là où il se trouvera », a renchéri Pierre Claver Maganga Moussavou.