Dans le même article, le directeur général des études, finances et relations internationales de la BEAC, soutient que le lancement, puis l’engouement observé par les acteurs autour du marché des titres publics, ont permis « aux Etats de la zone de passer à une gestion de la dette intérieure plus dynamique et plus performante. Car, désormais basée sur une évaluation par le marché permettant de lever d’importantes ressources provenant du secteur bancaire, et contribuant ainsi à l’assèchement de la surliquidité du secteur ».
Pour faire la démonstration de cette assertion, qui postule que le marché des titres publics sur lequel les banques commerciales sont agréées comme spécialistes en valeurs du trésor (SVT), a eu une influence positive sur la réduction de la surliquidité bancaire, Ivan Bacale Ebe Molina fait remarquer qu’en 2011, « les premières émissions de Bons du Trésor Assimilables (BTA) se sont établies à 51,6 milliards ». Mais que, « 10 ans plus tard, les fonds levés sur le marché ont augmenté de 6265%, pour s’établir à environ 3 282 milliards en 2021 (avec 2 145 milliards environ de BTA et 1 134 milliards d’OTA) ». « A fin décembre 2022, l’encours global des valeurs du trésor était de 5302,4 milliards », note ensuite le directeur général des études, finances et relations internationales de la BEAC.
Cet appétit des banques commerciales pour le marché des titres publics, qui entretient la réduction de la surliquidité bancaire, selon l’analyse d’Ivan Bacale Ebe Molina, est d’ailleurs telle que de nos jours, les banques agréées comme intermédiaires sur le marché des titres publics détiennent plus de 81% des valeurs émises sur ce marché par les Etats. De plus, le fait pour la majorité de ces valeurs du trésor d’avoir été émises pour des maturités longues, allant de 2 ans à 10 ans dans de nombreux cas, contribue également dans une certaine mesure, à éloigner davantage des banques commerciale le spectre du niveau de surliquidité d’antan.
Source : Ecomatin