Le pivot de cette relation, selon El Mundo, était l'ancien commissaire de police espagnol José Manuel Villarejo, aujourd'hui sous les verrous pour de multiples affaires de corruption.
A la fin de l'année 1992, le commissaire de police approche Severo Moto, opposant historique au Président Obiang Nguema Mbasogo et dirigeant du Parti du Progrès équato-guinéen. Le policier, qui est en réalité un agent infiltré agissant pour le compte du ministère de l'Intérieur espagnol propose aux opposants de bénéficier gratuitement de bureaux situés sur l'avenue San Luis à Madrid. Une aubaine !
Comme le rappelle à juste titre El Mundo, en 1992, le gouvernement de Felipe Gonzales a secrètement décidé de soutenir l'opposition équato-guinéenne en exil au travers de deux vecteurs.
Tout d'abord, en créant de toutes pièces l'Association pour la solidarité démocratique en Guinée Equatoriale (Asodegue) à la tête de laquelle Madrid place un citoyen espagnol du nom d'Adolfo Fernandes Marugan.
Par ailleurs, les Espagnols décident également de fournir des moyens matériels (dont les bureaux de l'avenue San Luis) ainsi qu'une couverture politique au Parti du Progrès de Guinée Equatoriale de Severo Moto. L'intermédiaire entre le gouvernement espagnol et ces représentants de l'opposition guinéenne était alors le fameux commissaire Villarejo.
De façon plus anecdotique, El Mundo raconte que les opposants équato-guinéens ont été contraints de partager leurs bureaux avec une agence de “mannequins”, créée par le même commissaire, dont il ne fait guère de doutes qu'il s'agissait de prostituées.
Vingt-six ans après ces faits, la vérité finit par sortir dans la presse espagnole. La déstabilisation de la Guinée Equatoriale est décidément une constante des relations avec certains pays européens...
Avec El Mundo