
Des groupes de jeunes surexcités, certains profitant de l’immense pagaille pour voler les bagages des taxis moto devant des forces de l’ordre impuissantes tant il y a du monde.
Il y a aussi des doyennes et des doyens beaucoup plus calmes, des familles sur les toits des maisons qui chantent et applaudissent, l’objectif absolu étant d’apercevoir le cercueil blanc et or, recouvert du drapeau national du roi de la rumba. Papa Wemba pour son dernier voyage a les honneurs de la rue, de la population de la capitale.
Cérémonie au cimetière
« Papa Wemba. Il vient de changer d’adresse et de commune. » L’humour bien congolais de l’administrateur du cimetière accueille le cortège. Le lieu est beau, verdoyant, entouré d’une grande colline en arc de cercle.
Jean porte son plus beau costume en hommage du pape de la rumba. « Le monde entier s’est mobilisé pour pleurer Papa Wemba. C’est quelque chose de formidable. C’était un homme phénoménal. » Jacques, une gerbe de fleurs dans les mains, reste là, pensif, perdu entre chagrin et bonheur. « Le sentiment de tristesse, le sentiment de joie parce que ce monsieur a été honoré par son pays et le monde entier. »
Entre terre et ciel
La mise en terre est compliquée. La foule se masse autour de la tombe, la pression monte. Le cercueil blanc et or déposé, une fleur jeté à la va vite, la famille Wemba quitte les lieux rapidement, en larmes. « Là on se rend compte qu’il est mortel mais quoiqu’il en soit, il restera immortel dans notre cœur. » Devant la tombe, Béto et Jacques Moulélé, amis de Papa Wemba. « C’est trop dur, trop dur. C’est pas possible. C’est comme si je rêvais, mais c’est vrai. Ainsi va la vie. Paix à son âme. »
Toute la société du Congo est venue assister à ces funérailles. Papa Wemba, l’homme du peuple, explique Marie. « Il faisait la musique de la rue. C’est pour cela qu’on sent ça. Tout le monde était proche de Papa Wemba. C’était un homme du peuple. »
Fin de 3 jours riche en émotion. Quel sera l’héritage de Papa Wemba ? Les sapeurs ont promis de se saper, les musiciens de faire vivre la rumba, les autorités de la capitale de construire un mausolée. Le cimetière Nécropole entre terre et ciel est désormais ouvert chaque jour pour que les Congolais viennent se recueillir sur la tombe du fils du pays.