« Est-il encore possible d'organiser les élections en novembre 2016 ? », fait mine de s'interroger le président de la Commission électorale. Mais pour Corneille Nangaa, il n'y a qu'une possibilité pour tenir aujourd'hui ce délai, c'est de renoncer à la révision du fichier électorale. « Ça va être difficile que les acteurs acceptent », assure le président de la Céni.
La Commission électorale n'a lancé qu'en février dernier l'appel d'offres pour acquérir le matériel nécessaire à une telle révision, après avoir dénoncé un projet de marché par entente direct avec la société belge Zetes. Et le gouvernement vient à peine de verser les premiers 40 millions de dollars sur les quelque 200 millions nécessaires à la révision.
Aujourd'hui, la commission estime qu'il faut plus d'un an pour réviser le fichier. Or selon la Constitution, la présidentielle doit se tenir d'ici la fin de l'année, le président Joseph Kabila terminant en décembre son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
L'opposition accuse la Commission électorale, le gouvernement et la majorité de tout faire pour chercher à le maintenir au pouvoir. La révision du fichier permettrait d'intégrer 10 à 12 millions de nouveaux majeurs selon la Céni, 8 millions 50 mille selon l'OIF. Mais également de radier entre 1 et 2 millions de morts depuis la dernière élection en 2011.
Pour les partenaires de la RDC, cette révision est nécessaire pour rendre le scrutin crédible, mais ils appellent également au respect de la Constitution. Le président de la Céni ne précise pas lui de combien de temps serait « cette petite extension » qui, promet Corneille Nangaa, « ne sera pas éternelle ».