Ce « wax-waxhet », « dire et se dédire » en wolof, a été le principal argument du camp qui appelle à voter « non ». Il reproche aussi au chef de l’Etat de proposer une réforme en 15 points qui n’aura aucun impact sur le fonctionnement du pays. Il estime enfin que la campagne, très courte, n’a pas permis d’expliquer la réforme à la population.
Faire de la pédagogie, expliquer que sa réforme va modifier la durée du prochain mandat présidentiel de sept à cinq ans, que l’Assemblée nationale disposera de nouveaux pouvoirs, que les citoyens auront de nouveaux droits, le chef de l’Etat a cherché à le faire en parcourant le Sénégal cette semaine, en allant autant dans la ville sainte de Touba que dans les campagnes reculées.
Macky Sall n’a pas le choix. Il veut à a fois un fort taux de participation et une très large victoire, car il sait que ce sont des arguments que le camp du « non » utilisera si son succès n’est pas total.
■ Référendum, mode d’emploi
« L’organisation d’une consultation, c’est toujours difficile ». La déclaration est d’Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur, responsable de ce scrutin. 5,5 millions d’électeurs sont invités à voter ce dimanche dans plus de 12 000 bureaux de vote. Le matériel – urnes, bulletins, procès-verbaux – a quitté Dakar il y a dix jours, notamment pour arriver à temps dans les régions les plus reculées, comme la boucle du fleuve Sénégal et la Casamance.
Les bureaux seront ouverts de 8h à 18h. Les préfets auront la possibilité de prendre des arrêtés pour prolonger le vote si besoin. Mais quoi qu’il arrive, les électeurs devront se présenter avant l’heure de fermeture prévue par la loi. Pour voter, il est obligatoire de présenter sa carte d’identité et sa carte d’électeur, comme l’exige l’article 76 du code électoral. Pour faciliter le scrutin, les deux bulletins ont des couleurs différentes : blanc et noir pour le « oui », rose et blanc pour le « non ».