L’analyse est soutenue dans son argumentaire par plusieurs éléments, notamment, le fait que les différents accords conclus avec le Fonds Monétaire International en zone CEMAC et la robustesse des activités économiques en Côte d'Ivoire et au Sénégal dans la zone UEMOA, contribueront à préserver la stabilité extérieure de ces deux zones monétaires.
Cette réalité globale doit cependant tenir compte des disparités propres à chacune des zones. Vu sous cet angle, la zone CEMAC serait la plus proche d'une dévaluation.
Même si le niveau de couverture extérieur de la monnaie y est largement au-dessus des 20% en dessous desquels les accords monétaires avec la France prévoient une dévaluation.
Par ailleurs, depuis la conférence d'urgence des chefs d'Etat de la sous-région, qui s'était tenue en décembre 2016 à Yaoundé, deux pays présentant de risques systémiques importants (Congo et Guinée Equatoriale), n'ont toujours pas trouvé d'accord avec le Fonds Monétaire International.
Ainsi, fait savoir le rapport, si une situation de dévaluation monétaire survenait actuellement, la République du Congo, en Afrique centrale, serait la plus exposée à de graves défis macroéconomiques. Dans le top cinq des pays à risque, face à une telle situation, on retrouve le Gabon et la Guinée Equatoriale.
Plus généralement, Standard & Poors met l'accent sur le fait que, si une dévaluation du Franc CFA survenait finalement, les leaders économiques des deux régions qui l'utilisent, précisément le Gabon, le Cameroun (CEMAC), la Côte d'Ivoire et le Sénégal (UEMOA), connaîtraient de gros problème avec leurs dettes commerciales libellés en devises étrangères.
Enfin Standard & Poors a donné son point de vue sur la question autour du FCFA, en indiquant que, bien que contestée dans plusieurs pays, notamment au Cameroun, au Bénin, au Gabon ou encore au Sénégal, cette monnaie a contribué de manière significative, à assurer une relative stabilité des prix sur les marchés où elle est utilisée, avec des inflations (hausse des prix) de moins de 3,1%, au contraire de la moyenne africaine qui se situe autour de +15,1%.