
« Dans la galaxie du dialogue », titre ce samedi matin le journal Sud ; « Vers un fiasco national », affiche en Une Walf Quotidien.
Le président Macky Sall a lancé récemment des invitations pour essayer d’avoir l’ensemble des acteurs qui composent la vie démocratique au Sénégal. Les chefs religieux, la société civile, Amnesty International et la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO) ont dit oui. Le mouvement " Y en marre " n’a, par contre, pas été invité et le regrette.
Au cœur des débats, la mise en œuvre de quinze propositions offertes par le président et validées par le « oui » au référendum du 20 mars, avec des priorités dues au calendrier électoral, notamment la création des postes de députés de la diaspora, le statut de l’opposition politique ou encore le fonctionnement de l’Assemblée nationale.
Est-ce une volonté de transparence de Macky Sall ? La population pourra suivre ce dialogue qui sera diffusé, en direct, à la Télévision nationale.
La classe politique est-elle divisée ?
Ce dialogue sur des « questions d'intérêt national », selon l'intitulé officiel, n' pas l'adhésion de toute l'opposition, mais le PDS, le parti de l'ex-président Abdoulaye Wade et aujourd'hui principale force de l'opposition, a accepté la main tendue du président Macky Sall.
Ce revirement est un petit coup de tonnerre au Sénégal. En effet, depuis 2012, date de l’élection de Macky Sall, le parti n’a jamais accepté de dialoguer. Le dossier Karim Wade ou encore les incarcérations de militants du parti empoisonnent au quotidien la vie politique.
Aussi, le PDS y va, oui, mais complètement divisé. La sortie du Q.G., vendredi soir, a été particulièrement mouvementée. A la demande du chef du parti, Abdoulaye Wade, qui est en France, le PDS participe, mais avec des réserves, c’est-à-dire pour discuter des grandes questions nationales et non pour discuter de la réforme de la Constitution. Ce dossier est pourtant au cœur de ce dialogue national.
Est-ce un coup politique ? Une véritable volonté de jouer le jeu démocratique ? Il faudra voir si le PDS claque la porte ou bien s’il s’installe dans la durée dans ce dialogue qui a été boycotté par des poids lourds comme Idrissa Seck ou encore Malick Gakou.
Des discussions concrètes s’engagent, en tout cas, ce lundi à 16 heures, heure locale, et ce premier face à face va permettre de clarifier les positions de tous ces acteurs.