Certes toute sa diatribe virulente mérite que l’on s’y attarde point par point ; mais un détail a attiré l’attention c’est le doigt accusateur qu’il pointe sur ce que sont pour lui les deux maux de la Guinée Equatoriale. Le premier est Macias Nguema Biyogo et son implacable dictature du 05 Mai 1968 jusqu’au 03 aout 1979 date à laquelle il fut renversé par Obiang Nguema Mbasogo qui vient de célébrer par les actes les 36 ans de la deuxième indépendance de la Guinée Equatoriale. Le deuxième est ce dernier.
A suivre le dissident, il veut présenter patte blanche en évoquant la période de Macias Nguema Biyogo. Comme s’il n’avait pas été présent sur toute la durée de cette dictature. C’est certainement en lui rafraichissant la mémoire qu’il retrouvera toute son histoire et qui est intimement liée à cette période de « l’implacable dictature Macias Nguema Biyogo » comme il le souligne lui-même. Ceci pour dire que la terreur n’aurait jamais portée en Guinée Equatoriale si elle n’avait pas eu une incarnation de Goebbels le propagandiste d’Adolf Hitler. Le Chef de la propagande de Macias était bel et bien un nommé Severo Matias Moto Nsa.
Lorsque Macias Nguema se prenait pour un dieu vivant, le Goebbels de ce dictateur éclairé amplifiait jusqu’à la moindre intonation de sa voix. D’abord à la direction de la Radio Malabo puis à celle du journal gouvernemental Ebano, pure organe de propagande dont la mission était d’insuffler le climat de peur et de déstabilisation des Equato-Guinéens. Un poète a dit dans une chanson que « toute propagande sert une politique ». Celle de Severo Moto servait la politique dictatoriale de Macias Nguema Biyogo.
La preuve que l’élève fut jugé bon et le maître avide de récompenses est son ascension suite à son excellent travail au sein de ces deux outils d’endoctrinement. De directeur de la radio et du journal Ebano, Macias Nguema va en faire le ministre de l’information dès 1971, et durant toute la dictature. Mieux Macias Nguema trouvera qu’il était indispensable de mettre tous les instruments de propagande dans les mains d’un seul homme : celles de Moto Nsa, ainsi le Goebbels de Macias Nguema était plus qu’outillé pour pousser les volontés machiavéliques du dictateur et répandre la terreur au gré de ses humeurs.
Les Guinéens d’aujourd’hui seraient curieux de savoir ce que disait Moto lorsque le pouvoir sanguinaire de Macias Nguema Biyogo envoyait un Equato-Guinéen à la potence. Car c’est à ce moment qu’il devait montrer le sens qu’il dit avoir pour les droits de l’homme. C’est à ce moment qu’il aurait dû s’exiler. C’est en voyant la misère du peuple Equato-Guinéen qu’il devait se révolter, dire non car toute révolte est nourri par la misère des opprimés. Moto Nsa a choisit de bénéficier du confort que procurait la dictature à quelques privilégiés du régime. Moto Nsa nageait dans le bonheur lorsque d’autres de ses compatriotes fuyaient le pays dans des embarcations de fortune. De quoi veut-il se dédouaner ?
De quelle manière cet homme veut-il se soustraire de cette période douloureuse pour les Equatoguineens, alors qu’il a été aux premières loges des pires violations des Droits de l’homme qui ont été infligées à ces derniers?
Le retard de la Guinée Equatoriale sur ses voisins et qui l’a empêché de devenir la petite Suisse d’Afrique a pour point de départ les onze années de l’ère Macias Nguema Biyogo, et dont un certain Severo Moto Nsa pilotait la propagande.
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