Il était 13h50, quand une salve d’applaudissements s’est déployée dans la salle des Banquets de Ouaga 2000 où s’est tenue la cérémonie. C’est l’entrée des ministres du gouvernement. Puis, le Premier ministre Isaac Yacouba Zida et le président du Conseil national de la transition, Shériff Sy. Des moments aux allures de retrouvailles.
Cinq minutes plus tard, c’est l’entrée de Michel Kafando avec ses homologues de la CEDEAO désignés pour la médiation, Thomas Boni Yayi du Bénin- porte-parole-, Mahamoudou Issoufou du Niger, John Dramani du Ghana et le vice-président du Nigéria. Ils n’auront pas le temps de s’asseoir que l’assistance entonne, vigoureusement, l’hymne national, le « Ditanyé ».
L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas a regretté l’interruption irrégulière du processus de la transition depuis le 16 septembre dernier. Expliquant l’implication de son organisation pour la réussite du processus depuis son démarrage en novembre 2014. Il a rappelé que la prise de pouvoir par des moyens non-démocratiques, la réaction qui a été réservée au putsch par son organisation qui a exigé le rétablissement sans délai de la transition. C’est pourquoi il s’est satisfait de la reprise du processus avec Michel Kafando, garant du fonctionnement des institutions burkinabè avant d’exprimer la solidarité et le soutien de son secrétaire général à la transition et au peuple burkinabè.
Pour Thomas Boni Yayi, la médiation de la CEDEAO était à Ouagadougou, il y a quelques jours, pour aider toutes les parties prenantes à trouver une issue favorable à la crise. Il a indiqué que c’est sur la base des concertations que le projet de propositions de sortie de crise a été établi. « C’étaient en quelque sorte, des notes que nous avons prises à la suite des concertations avec toutes les forces-vives de la nation burkinabè », a dit le Président béninois, précisant que la mission visait juste à s’informer.
Le Président Boni Yayi a laissé entendre que le sommet extraordinaire, tenu hier, 22 septembre, a exprimé la solidarité de l’espace communautaire au peuple burkinabè dans ces moments difficiles.
La CEDEAO a exhorté à l’ouverture d’esprit et aux compromis
Il a relevé que les solutions à la crise ne viendront que des Burkinabè eux-mêmes, la communauté venant en appui. Saluant ainsi la « signature de l’accord d’apaisement » intervenue dans la nuit de mardi 22 septembre au sein de l’Armée burkinabè. Il a indiqué que la CEDEAO œuvrera pour accompagner le peuple burkinabè à sortir de cette situation difficile.
Pour la paix et la concorde nationale, le Président béninois a exhorté à l’ouverture d’esprit et au compromis entre Burkinabè. D’où son invite à asseoir un dialogue inclusif et constructif pour trouver des solutions par la préservation de l’intérêt supérieur de la nation. Présentant également la compassion de la communauté aux familles endeuillées et souhaitant prompt rétablissement aux blessés.
Pour sa part, le Président de la transition, Michel Kafando, a exprimé sa reconnaissance aux Chefs d’Etat de l’espace communautaire, en particulier aux émissaires, pour leur engagement soutenu et leur détermination pour la recherche de solution à cette situation. Selon le Président Michel Kafando, depuis sa prise de fonction, il n’a de cesse de privilégier le dialogue entre les différentes forces-vives de la nation. Il déplore que la transition burkinabè qui était citée en exemple ait était interrompue par ce coup d’Etat.
De son avis, la désapprobation générale du coup d’Etat est la preuve que la transition était sur la bonne marche. C’est pourquoi il a réaffirmé son engagement à conduire le processus à terme, malgré les obstacles.
Avant de se séparer, les Chefs d’Etat ont observé une minute de silence en la mémoire des victimes de ce coup d’Etat.
A noter que Macky Sall, qui a dirigé la mission de la CEDEAO aux premières heures de la crise, n’était pas de la délégation des Chefs d’Etat. Faure Eyadema le Président du Togo qui avait été annoncé était lui aussi absent à la cérémonie