Le diplomate français a commencé par planter le décor de cette relation séculaire en précisant que « Au lendemain de l’indépendance de la Guinée équatoriale, la France n’a pas tardé à ouvrir une Ambassade à Malabo ». Une relation qui par la suite a connu une évolution plutôt qu’une régression. Il souligne qu’elle se renforce par l’adhésion de la Guinée Equatoriale à la francophonie en 1989. Cadre qui pour lui « représente effectivement un facteur important d’intégration régionale, tout en permettant à la Guinée équatoriale de livrer au monde, dans un esprit de complément harmonieux avec la langue espagnole, son message culturel, économique et politique. » A cette volonté de faire du Français un espace privilégié en Guinée Equatoriale cette langue est décrétée deuxième langue officielle dès 1998. Il l’adjoindra à l’implantation à Malabo de l’Institut d’expression française.
Cette coopération reçoit, au plan économique, une couche exceptionnelle avec l’entrée de la Guinée Equatoriale dans la zone Franc en 1985 car, dit-il, cette zone « constitue une composante importante du ciment qui unit non seulement nos deux nations, mais aussi l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), institution régionale au sein de laquelle la Guinée équatoriale joue désormais un rôle de premier plan, tout à fait à la mesure de son poids politique et économique.
» De cette coopération harmonieuse le diplomate l’adossait à « un contexte favorable au développement des relations bilatérales » marqué par des échanges multiformes entre les deux Etats. Notamment au plan sécuritaire. A cette période l’école navale à vocation régionale n’était qu’en progrès. Mais force est de constater la vision que le diplomate français jetait à cette période : « le projet - en cours de réalisation - de créer, à Bata, une Ecole navale à vocation régionale qui bénéficiera du concours de l’assistance technique française afin de participer à la sécurisation du Golfe de Guinée.» Ceci pour traduire l’harmonisation des préoccupations des deux Etats.
Quand à la vision du président Obiang Nguema Mbasogo, le diplomate reste un tantinet admiratif. Il la magnifie littéralement et salue son souhait de « mettre en place un nouveau mode de coopération qui se veut, chaque jour, plus harmonieux, plus équilibré, mieux adapté à la situation économique du pays, autour d’objectifs clairement définis et de moyens pleinement partagés, privilégiant la formation des cadres dont le pays a besoin pour accompagner son remarquable essor. » Ne dit-on pas qu’il n’y a de richesse que d’hommes.
En décryptant le message de l’ambassadeur Guy Seryes, il ne devait, en aucun cas, pas y avoir d’anicroches dans les relations bilatérales entre la France et la Guinée Equatoriale. Car en regardant l’évolution de la coopération entre les deux pays, l’histoire montre qu’elles ont évolué dans un climat mutuel de bienveillance. Mieux, le diplomate montre la nécessité et l’utilité de ce partenariat gagnant-gagnant.
Alors d’où vient l’attitude de certaines officines, aujourd’hui, à donner un coup de sabot à cette dynamique que l’ambassadeur a jugé positive et nécessaire ; ou bien à obscurcir l’image de la Guinée Equatoriale, appuyant des dissidents dont on sait, nombre d’entre eux ne sont qu’en villégiature en Europe ?